Mike Leigh sur les traces de William Turner

Posté ven 16/05/2014 - 10:37
Par admin

La compétition de l’édition 2014 du Festival de Cannes s’est ouverte aujourd’hui avec « Mr. Turner » de Mike Leigh. Dans ce film, le cinéaste britannique s’éloigne de ses thèmes de prédilection pour suivre la trace du célèbre peintre William Turner durant les dernières années de sa vie. Mike Leigh s’attache à monter les différentes facettes de ce génie qui a aussi quelques côtés sombres. Un personnage complexe remarquablement interprété par Timothy Spall qui se pose comme un candidat sérieux pour le Prix d’Interprétation Masculine.

Mike Leigh sur les traces de William Turner

C’est Mike Leigh, un vieil habitué du Festival de Cannes, qui lui a d’ailleurs décerné la Palme d’Or en 1996 pour « Secrets et mensonges », qui a ouvert aujourd’hui la compétition de l’édition 2014 avec « Mr. Turner ». Dans ce film, le cinéaste britannique s’éloigne du traitement, qui lui est familier, de la vie de gens simples confrontés aux dures réalités de la vie d’aujourd’hui, pour suivre la trace du célèbre peintre William Turner, durant les dernières années de sa vie au milieu du 19e siècle. Une période au cours de laquelle sa technique évoluera pour s’éloigner d’un certain académisme et se rapprocher de l’abstraction, faisant de lui l’un des précurseurs des impressionnistes et le « Peintre de la lumière ». Une évolution pas toujours très bien comprise par ses contemporains, mais qui fait de lui aujourd’hui le peintre anglais le plus renommé de l’histoire.

Turner, un vieil ours mal léché

En le suivant pas à pas, Mike Leigh s’attache à montrer les différentes facettes de ce génie qui ne vit pratiquement que pour la peinture. Si Turner côtoie la haute société auprès de qui il vend et expose ses toiles au sein de la Royal Academyof Arts, il aime le plus souvent partir seul dans des petits villages côtiers où il puise son inspiration en regardant la mer ou en se promenant dès l’aube dans la lande anglaise. Le peintre, véritable ours mal léché, a aussi ses côtés sombres. Il est renfrogné, ne s’exprimant souvent que par des borborygmes, et ne faisant que peu de cas de ses deux filles dont il va même jusqu’à nier l’existence. Turner resta néanmoins très attaché à son père dont la disparition l’affecta beaucoup, et noua également une belle relation avec une veuve auprès de qui il finira sa vie. La complexité du personnage donne l’occasion à Timothy Spall, l’un des acteurs fétiches de Mike Leigh, d’effectuer une remarquable composition qui en fait d’ores et déjà l’un des candidats pour le Prix d’Interprétation Masculine. L’obtention d’une seconde Palme d’Or pour le cinéaste semble par contre une tâche beaucoup plus ardue car, même si « Mr. Turner » comporte quelques plans magnifiques dignes des chefs d’œuvre du peintre, il recèle aussi certaines longueurs et Mike Leigh nous touche quand même plus lorsqu’il aborde les drames sociaux de la réalité contemporaine.

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