Monaco : changement de génération au Parlement

Posté mar 11/02/2003 - 00:00
Par admin

L'UPM (Union pour Monaco) de Stéphane Valéri, 40 ans, balaie l'UND (Union nationale et démocratique) de Jean-Louis Campora, 64 ans. Un changement de génération au Parlement monégasque qui ne devrait pas provoquer de bouleversement politique.

Ce n'est pas vraiment un changement de pouvoir, mais un changement de la génération au pouvoir qu'ont amené les élections de ce week-end à Monaco pour le renouvellement du Conseil national (Parlement). La liste d'opposition Union pour Monaco (UPM) conduite par Stéphane Valéri, 40 ans, a écrasé celle de l'Union nationale et démocratique (UND), qu'emmenait Jean-Louis Campora, 64 ans, président du Parlement depuis 1993, élu sans interruption au Conseil national depuis 1973. L'UPM, une coalition bâtie récemment autour de trois partis d'opposition, a emporté 21 des 24 sièges et a mis fin à un véritable règne de l'UND qui durait depuis 40 ans. Lors du précédent scrutin, il y a cinq ans, l'UND disposait avec 18 sièges d'une confortable majorité.Cette nouvelle donne au Parlement ne devrait toutefois pas avoir les mêmes effets qu'un changement de majorité à l'Assemblée nationale française. A Monaco, le gouvernement est nommé par le Palais princier. D'autre part, c'est le Palais qui a l'initiative des projets de lois et qui choisit les hommes-clés. Le Parlement n'a pour fonction que de voter les lois ainsi que les budgets.Ces dernières années toutefois, dans le décor feutré du Rocher, le Parlement avait usé en quelque sorte de ses pouvoirs limités. Il avait été ainsi accusé de "traîner les pieds" sur plusieurs dossiers essentiels dans l'évolution de la Principauté. Les tensions étaient apparues entre le Palais et le Parlement autour de la modification de la loi électorale ou encore de l'adhésion au Conseil de l'Europe. Beaucoup plus récemment, Jean-Louis Campora, en tant que président de l'AS Monaco, avait reçu un véritable camouflet dans l'affaire du sponsor Fedcominvest. Le Prince Rainier avait mis son veto suite à la révélation de soupçons de blanchiment d'argent qui pèsent sur cette société d'Europe de l'Est.De grands changements de politique ne sont cependant pas à attendre de ce basculement électoral. Ils le sont d'autant moins que les programmes des deux listes se rapprochaient beaucoup. Les options défendues d'un côté comme de l'autre devant quelque 5.800 électeurs étaient les mêmes : donner la priorité aux Monégasques pour l'emploi comme pour le logement, assurer la défense des valeurs de la Principauté. Tout s'est joué sur la personnalité des candidats. Mais à bien y regarder, à la faveur de ces élections, c'est une nouvelle génération qui prend le relais. Plus jeune, plus proche ne serait-ce qu'en âge de celle du Prince héritier Albert.

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