Monaco : les comptes de la SBM restent dans le rouge

Posté lun 18/06/2012 - 11:05
Par admin

Malgré une légère augmentation du chiffre d’affaires lors du dernier exercice clos le 31 mars 2012, le groupe hôtelier monégasque creuse les pertes qui atteignent 33,2 M€. L’activité est orientée à la hausse tant dans l’hôtellerie pour que pour les jeux depuis avril 2012, mais la conjoncture économique difficile en Europe incite les dirigeants de la SBM à la prudence.

Monaco : les comptes de la SBM restent dans le rouge

Jean-Louis Masurel (à gauche), administrateur délégué, et Jean-Luc Biamonti, président du conseil d'administration de la SBM lors de la présentation des résultats à Monaco (photo DR)

 « Les chiffres sont très mauvais » a annoncé Jean-Luc Biamonti, président du conseil d’administration de la Société des Bains de Mer « nous n’avons pas réussi  à transformer la hausse de chiffre d’affaires en résultat opérationnel ». Le groupe hôtelier monégasque, malgré une légère hausse du chiffre d’affaires (+ 3%) à 372,4 M€, creuse les pertes  qui passent de 17,3 M€ à fin mars 2011 à 33,2M€ pour son dernier exercice clos le 31 mars 2012.

Le président du conseil d’administration de la SBM pointe une structure de coûts qui pèse sur les résultats : « nos charges de personnel ont continué à progresser, elles représentent l’équivalent de 57% du chiffre d’affaires, soit  près 20 points de plus par rapport à la concurrence » en raison notamment de l’obligation légale de verser des rémunérations supérieures d’au moins 5% à celles pratiquées dans les pays voisins. Pas question pour autant de réduire de façon drastique la masse salariale, « nous avons un contrat social et moral avec le pays, il n’y a jamais eu de licenciements massifs, nous n’allons pas commencer aujourd‘hui » précise Jean-Luc Biamonti qui admet toutefois que pour inverser la tendance, un plan de départs en retraite anticipée est à l’étude sur la base du volontariat.

L’immobilier nouveau relais de croissance

« Mieux maîtriser les coûts passe aussi par une relance de l’activité » insiste Jean-Louis Masurel, administrateur délégué aux commandes depuis le départ en novembre 2011 de l’ancien directeur général, Bernard  Lambert. La crise économique qui secoue l’Europe, premier marché pour la SBM, tant pour l’hôtellerie que pour les jeux, impose de chercher ailleurs de nouveaux clients, dans les pays émergents en particulier, mais aussi de trouver de nouveaux relais de croissance.

Les jeux en ligne sur lesquels misait la SBM, associée à hauteur de 50% avec le groupe LOV de Stéphane Courbit au sein de BetClic Everest Group qui accuse plus de 100 M€ de pertes en 2011, se sont révélés décevants. « Au niveau opérationnel nous gagnons de l’argent mais nous sommes pénalisés par les conditions d’ouverture du marché en l’absence d’une réglementation européenne et nous devons encore supporter des charges importantes liées à l’amortissement des actifs incorporels » nuance Jean-Luc Biamonti pour qui n’est pas à l’ordre du jour une remise en cause du partenariat avec  Stéphane Courbit, mis en cause dans l’affaire Bettencourt en France.  

L’immobilier avec le projet du nouveau sporting d’hiver, 40 000 m2 à proximité de la place du Casino, ouvre de nouvelles perspectives. La démolition des actuels bâtiments, prévue pour début 2014, devrait laisser place à sept immeubles résidentiels ainsi qu’à des bureaux et boutiques de grand luxe qui seront proposés à la location. Le projet conçu par le cabinet d’architecte britannique Rogers Stirk Harbour & Partners est estimé  à près de 300 M€, il devrait être achevé d’ici à 2020. Il manifeste aussi le recentrage des activités sur la principauté pour la SBM qui a décidé de ne pas donner suite au partenariat avec le groupe Menatlas au Maroc pour la gestion d’un nouveau complexe hôtelier de grand luxe à Marrakech.

Christiane Navas

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