![]() coface_david_1004_500.jpg Sur la photo, de gauche à droite : Michel Dotta, Président de la CDE, François David, Président de la COFACE et Xavier OJeanson, Directeur de la BPCA.
Comment François David, le président de la Coface, voit-il la situation économique mondiale actuelle, après la tornade de la crise bancaire ? Quels sont pour lui les "risques pays" les plus importants ? A ces questions, François David a répondu hier lundi devant plus de soixante cadres et chefs dentreprises membres de la Chambre de Développement Economique de Monaco réunis à lHôtel Columbus à Monaco, à l'occasion dune conférence "Risques Pays " organisée par la CDE en collaboration avec la BPCA, Banque Populaire Côte dAzur. Un exercice qu'il faisait pour la quatrième année consécutive à Monaco et pour lequel il pouvait s'appuyer sur une base de données Coface lui assurant une visibilité sur près de 50 millions dentreprises.
Les bonus des banquiers, les paradis fiscaux, les fonds propres des banques et les agences de notation...
Certes, pour François David, la crise actuelle correspond au cycle habituel des crises économiques qui se reproduisent tous les 7 ans en moyenne depuis 50 ans. Néanmoins, elle est plus importante que les précédentes. Elle a fait chuter le PNB mondial de 6 %, (et jusquà 16 % en Russie), tandis que les précédentes avaient entraîné une chute du taux de croissance du PNB mondial qui n'avait pas dépassé 2%. Les causes ? Il en a répertorié quatre : les bonus des banquiers, les paradis fiscaux, les fonds propres des banques et les agences de notation
Les deux premières causes se montrent médiatiquement plus intéressantes. Mais elles restent économiquement moins importantes et ont déjà été traitées par le G20 cette année. Les deux dernières causes se révèlent plus compliquées à résoudre. Cela prendra plus de temps. En particulier, pour la mise en place dun système de contrôle des agences de notation, qui doit faire lobjet de discussions lors de la prochaine reunion du G20.
Les principaux risques pour 2010-2011
Quelles prévisions pour 2010/2011? Selon François David, il est possible de prévoir un taux de 3% pour la croissance mondiale, variable selon les zones géographiques, allant de 0,7 % pour la zone Euro à 6% pour la zone Asie, avec une prévision à 2% pour les Etats-Unis. Néanmoins, cette perspective de croissance reste fragile pour deux raisons. La première est consécutive à la fin de cette récession avec des risques élevés déclatement de bulles économiques qui se reconstituent un peu partout dans le monde : bulle boursière dans les pays de lEst, bulle des investissements industriels dans les pays asiatiques (Chine, Corée ), ainsi que le poids de lendettement des états.
Et François David d'insister particulièrement sur le problème dun risque de défaut détat, comme cela sest produit en Argentine en 2002. Est pointé le cas du Japon comme un des pays les plus endettés au monde. Plus proche de nous, en Europe, en dehors du cas de la Grèce jugé peu préoccupant en raison du faible endettement des entreprises et des particuliers, la situation de lEspagne lui paraît être aussi préoccupante. En effet, son modèle économique est principalement construit sur le secteur de limmobilier et le tourisme. Deux piliers qui vacillent : le tourisme est fortement soumis à la concurrence des pays adriatiques et dAfrique du nord, tandis que limmobilier sest effondré à cause dune offre largement supérieure à la demande.
Consommateurs, politique étrangère US : le risque américain
Deuxième aspect de cette fragilité de la reprise économique, et non des moindres, selon François David : lattitude des consommateurs aux Etats-Unis, en particulier des 25-35 ans, garants de la reprise économique. Personne ne peut prévoir sils continueront à épargner ou bien à consommer, et donc à donner une réelle impulsion de reprise. Enfin, dernier sujet dinquiétude, de nature plus politique, qu'il relève : la politique étrangère des Etats-Unis avec un manque des fermeté de la part de Barack Obama, vis-à-vis de certains Etats (la Russie, la Chine et lIran). Ce qui peut faire craindre un regain de tensions et de conflits lourds de menaces pour léconomie mondiale.
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