Monaco de nouveau sans Premier ministre. Annoncé début juin pour une prise de fonction le 4 juillet, Philippe Mettoux, chargé de remplacer Didier Guillaume décédé brutalement il y a un peu plus de cinq mois, ne sera pas au rendez-vous. Conseiller d’Etat, ce juriste de formation qui a travaillé notamment avec Dominique Villepin, a jeté l’éponge avant même de commencer. (Photo WTM)
Dans un communiqué à l'AFP publié hier, il annonce qu’il ne viendra pas à Monaco et en donne la raison. Une raison qui ne fera pas plaisir à la Principauté déjà éclaboussée par les “Dossiers du Rocher” et par l’inculpation, hier également, de Didier Linotte, ex président du Tribunal Suprême, pour trafic d’influence, corruption, prise illégale d’intérêts et blanchiment. “iI ressort de différents échanges que j'ai eus tout récemment que des forces négatives et contraires sont d'ores et déjà à l'œuvre pour faire perdurer les pratiques archaïques du passé et m'empêcher de mener à bien la mission que le Prince Albert m'a confiée", a déclaré en effet Philippe Mettoux.
S’il avait semblé, il y a une semaine encore, enthousiaste à l’idée de relever ce challenge à Monaco (il l’avait confié dans un message LinkedIn) il semble avoir changé d’idée sans en donner la raison précise. “Mais depuis ce message, il m'est apparu malheureusement évident que je ne disposerai pas des leviers indispensables pour écrire la nouvelle page, pourtant appelée de ses vœux par le Souverain et qui est nécessaire au rayonnement, à la stabilité et au redressement du pays", a-t-il ajouté dans son communiqué, tout en appelant à une intensification de la lutte contre la corruption et le blanchiment.
Cette défection ne vient pas relever l’image de Monaco. Elle avait été écornée déjà il y a quelque semaines par le placement du Rocher dans la liste des pays à “haut risque” de la Communauté européenne qui s’était alignée sur le GAFI. Le Groupe d'action financière avait placé en effet l'an dernier Monaco sur sa "liste grise”.
En attendant l’arrivée d’un Premier ministre, l'intérim est assuré par la Monégasque Isabelle Berro-Amadeï, ministre des Relations extérieures.