Municipales en Italie : Turin conforte son ancrage à gauche

Posté mar 17/05/2011 - 16:45
Par admin

L'élection, dès le premier tour des élections municipales, de Piero Fassino (photo ci-contre), à la tête d'une coalition de centre gauche à Turin, confirme l'essoufflement de la droite, en difficulté dans les grandes villes de la péninsule italienne. L'issue du second tour qui se déroulera les 29 et 30 mai, avec un enjeu important à Milan, pourrait peser sur l'avenir politique du président du conseil, Silvio Berlusconi.

Municipales en Italie : Turin conforte son ancrage à gauche

Avec une confortable avance de 56,66 % des voix, le successeur de Sergio Chiamparino à la mairie de Turin, Piero Fassino, l’emporte dès le premier tour des municipales qui se sont déroulées les 15 et 16 mai en Italie. Ancien du parti communiste italien, adhérent du parti démocrate (PD) comme son prédécesseur, ce Turinois, familier des arcanes de la politique, recueille l’héritage d’un maire, qui ces dix dernières années, a engagé la capitale du Piémont dans une profonde mutation. Ne pouvant se représenter après avoir effectué deux mandats, Sergio Chiamparino, plébiscité par les Turinois, a soutenu Piero Fassino tout au long d’une campagne électorale qui a pris, très vite, une dimension nationale.

Dans une Italie du Nord, largement dominée par la droite avec le Peuple de la Liberté de Silvio Berlusconi et surtout la Ligue du Nord d’Umberto Bossi, la percée de la gauche constitue un sérieux avertissement. Après avoir réussi à s’imposer aux dernières élections régionales, en 2010, au Piémont, la Ligue du Nord recule de 3 points à Turin. La situation est plus critique à Milan, fief de Berlusconi où le maire sortant, Letizia Moratti (41,6% des voix) est en situation de ballottage défavorable malgré le soutien affiché du président du conseil. Son adversaire de gauche, Giuliano Pisapia, arrive en tête, contre toute attente, avec 48% des voix. Dans la capitale économique lombarde, même la Ligue du Nord accuse un recul de 4 points. Et à Bologne, son candidat a été battu dès le premier tour par la coalition de gauche qui l’emporte sur le fil du rasoir avec 50,5% des voix.

L'avenir politique de Silvio Berlusconi en jeu

Milan et Naples seront sous les feux de la rampe au second tour programmé les 29 et 30 mai 2011. Dans la capitale lombarde, l’issue du scrutin dépendra du choix du « troisième pôle » regroupant les centristes et le dissident de droite, Gianfranco Fini, président de la Chambre des députés, hostile à Berlusconi. A Naples, après l’élimination du candidat du parti démocrate (centre gauche) qui avait tenu la ville pendant 18 ans, la coalition de droite soutenue par Berlusconi, qui comptait sur le scandale des déchets pour l’emporter, trouve sur sa route un outsider, un ancien magistrat divers gauche représentant l’Italie des valeurs (27, 49 % des voix), le parti fondé par l’ancien juge de l’opération Mains Propres, Antonio Di Pietro.

Face à ce qui est considéré comme un fiasco par les électeurs de la Ligue du Nord, Umberto Bossi, pressé par sa base, pourrait reconsidérer le soutien qu’il accorde à Silvio Berlusconi, accusé d’être responsable de cette défaite. Le président du conseil italien, compromis dans de multiples affaires, risque donc de perdre son unique allié. Si l’option d’élections législatives anticipées ne se vérifie pas, le changement de chef de gouvernement n’est pas exclu à l’issue du deuxième tour des élections locales avec, parmi les favoris pour succéder à Silvio Berlusconi, Giulio Tremonti, l’actuel ministre de l’économie et des finances, proche du leader de la Ligue du Nord.

Christiane Navas

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