Musée Bonnard au Cannet : le rêve devient réalité

Posté lun 27/06/2011 - 17:45
Par admin

Le premier musée au monde consacré à Pierre Bonnard a ouvert ses portes samedi au Cannet en présence du Ministre de la Culture Frédéric Mitterrand. Rencontre avec Véronique Serrano, le Conservateur de ce musée, pour qui la réalisation de ce rêve un peu fou répare une sorte d’injustice, en un lieu totalement légitime où Bonnard passa les 25 dernières années de sa vie. Une légitimité mise d’ailleurs en exergue avec la première exposition temporaire Bonnard et Le Cannet. Dans la lumière de la Méditerranée.

Musée Bonnard au Cannet : le rêve devient réalité

 

Véronique Serrano, si ce Musée Bonnard apparaît aujourd’hui bien légitime, c’est tout de même le résultat d’un pari un peu fou ?

Complètement fou. C’est un rêve qui au départ était insensé pour beaucoup, mais que le Maire Michèle Tabarot a réussi à faire admettre, puis surtout à réaliser grâce à sa pugnacité et à l’aide de personnalités importantes comme Françoise Cachin, Directeur des Musées de France, Philippe Meyer dont la fondation a fait plusieurs dons importants au musée, et Michel Terrasse, le petit neveu de Bonnard.

L’aide des collections extérieures est très importante et, pour cette première exposition, vous avez été particulièrement servie ?

Oui, car les gens qui ont des Bonnard sont particulièrement amoureux de cette peinture et ils trouvaient injuste qu’il n’existe pas de musée qui lui soit dédié. Ils ont donc voulu participer à ce pari, d’autant plus facilement qu’on leur a présenté les lieux et cette exposition qui démontrait tout de suite que l’on voulait mettre la barre assez haut.

Cette exposition permet aussi de légitimer l’existence d’un musée Bonnard au Cannet ?

Nous avons voulu montrer comment le territoire du Cannet était important pour Bonnard, pour sa peinture mais aussi pour sa propre personnalité. Comment cette ville et l’implantation de sa maison l’ont marqué et ont fait évoluer sa peinture en donnant des accords de lumières complètement saisissants. Il allait quotidiennement le long du canal de la Siagne prendre des notes pour recomposer ensuite dans son atelier cette réalité qu’il avait vue, mais avec ses propres sentiments.

Ce qui est surprenant c’est que, malgré l’inspiration de cette terre et de cette lumière, Bonnard ne peignait quasiment jamais sur site ?

Pas quasiment, il n’a jamais peint sur site. Il aimait bien se ressourcer et ce n’était pas un peintre impressionniste. Les impressionnistes ont peint sur le motif, Bonnard n’aimait pas ça du tout et il ne voulait pas s’embarrasser d’un chevalet. Quand il se promenait, il avait juste un petit carnet dans sa poche et un tout petit crayon.

En quoi la peinture de Bonnard est-elle si originale par rapport aux autres peintres de l’époque ?

Les autres artistes de l’époque, on arrive à voir à quel courant ils appartiennent. Bonnard est lui totalement inclassable. Il a réussi à faire de sa peinture sa propre personnalité. On reconnaît une œuvre de Bonnard entre toutes et on n’arrive pas à trouver les mots pour le classer. De toute façon, il disait lui-même qu’il n’était d’aucune école.

La cote de Bonnard atteint aujourd’hui des sommets. Cela a-t-il toujours été le cas ?

Elle a toujours était très importante. Matisse disait d’ailleurs de lui que c’était le peintre de l’avenir le plus important. En ce moment on parle beaucoup de Bonnard donc on s’intéresse beaucoup à sa cote qui est très élevée, surtout pour un musée comme le nôtre. Mais on va se battre pour avoir de nouveaux tableaux afin de compléter notre collection qui comporte déjà plusieurs œuvres majeures.

   

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