Nice : colère à gauche autour de l'expulsion de la CGT de la Bourse du Travail

Posté ven 01/08/2008 - 16:35
Par admin

La récente décision de la mairie de Nice d’ordonner à la CGT de déménager sans délai de la Bourse du travail a ouvert une vive polémique entre la municipalité et le syndicat auquel se sont associées les forces de gauche, même si cette mesure a été prise en raison de l'état de délabrement du bâtiment. Anciennement Palais communal de Nice, le bâtiment a été construit au cœur du Vieux Nice entre 1574 et 1580. Il y a plus de 400 ans donc. Transformé en bourse du travail il y a un peu plus d'un siècle, il est occupé par la CGT qui y reçoit du public. Suite à une nouvelle visite de la commission de sécurité qui a constaté que les normes de sécurité n'étaient plus respectées, la nouvelle municipalité a demandé par arrêté municipal que la CGT n'accueille plus de public et déménage pour permettre des travaux de réfection. Un avis d’expulsion a ainsi été notifié le 29 juillet au syndicat.

 

CGT : un "prétexte" pour éjecter le syndicat du bâtiment

 

Pour la CGT, relié par le groupe communiste au Conseil général et les forces de gauche, il s'agit là d'un prétexte pour éjecter le syndicat d'un bâtiment qu'il occupe depuis plus d'un siècle. Dans une déclaration intitulée "L’histoire du mouvement ouvrier dans les Alpes-maritimes sous la menace", le groupe communiste à l'assemblée départementale (Noël Albin, Francis Tujague, Jacques Victor) écrit que "c’est donc une émotion légitime qui s’exprime de toutes parts et bien au-delà des seuls syndiqués, face à la menace de voir le mouvement syndical, par le biais de la première centrale syndicale de France, expulsé de locaux qui sont un témoignage de toute l’histoire du mouvement ouvrier dans notre département".

 

Et d'ajouter : "D’autant plus que c’est la C.G.T. elle-même, qui réclame depuis de nombreuses années que soient effectués les travaux indispensables à la sécurisation de cet édifice historique et que ce sont les successives municipalités de droite qui ont fait la sourde oreille à ces revendications. Si donc le principe de la nécessité de réaliser des travaux de réfection et de mise en sécurité n’a jamais été contesté par la C.G.T., il serait d’autant moins admissible de profiter de ce prétexte pour tenter d’évacuer le mouvement syndical du cœur de la vieille ville, encore plus en pleine période de congés d’été", écrivent encore les trois conseillers généraux qui exigent "avec force que le processus de mise en œuvre de ces travaux soit défini en concertation avec la centrale syndicale."

 

Patrick Allemand (PS) : "étudier la possibilité d'effectuer des travaux par tranches"

 

Même réaction de la part de Patrick Allemand (Changer d'ère, PS). Dans un communiqué l'ex candidat socialiste à la mairie de Nice dénonce un "prétexte" dans cette "mise aux normes de la Bourse du Travail". Voici le texte de son communiqué

 

"La décision de la mairie d’ordonner à la CGT de déménager sans délai de la Bourse du travail est inacceptable.

 

S’il est tout-à-fait concevable qu’une mise aux normes de sécurité soit nécessaire, il est incompréhensible que le maire ait pris un arrêté municipal sans étudier les possibilités d’effectuer les travaux par tranches, ce qui permettrait au syndicat de continuer à occuper une partie des locaux.

 

La seule explication plausible est que cette mise aux normes n’est qu’un prétexte visant à expulser définitivement la CGT de ce lieu emblématique des luttes sociales, ce que bon nombre de maires avant Christian Estrosi ont essayé de faire, même s’ils ont tous échoué.

 

Je demande solennellement à Christian Estrosi de prouver sa bonne foi et de reconsidérer la possibilité de faire effectuer les travaux par tranches afin de garantir la présence de la CGT à la Bourse du travail", conclut Patrick Allemand.

 

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