Nice : Daniel Mesguich se mesure de nouveau à Hamlet
Jusqu’à samedi, Daniel Mesguich présente au Théâtre de Nice sa quatrième version d’Hamlet, une pièce qui le hante depuis ses débuts au théâtre et qui a jalonné tout son parcours, inspirant bon nombre de ses créations. Dans cette nouvelle version d’Hamlet, l’on retrouve d’ailleurs tout le théâtre et toute la geste de Daniel Mesguich au travers de ces jeux de miroir, vociférations, effets scénographiques et malaxage du texte avec ses ajouts, traits d’humour et jeux de mots.
William Mesguich reprend le rôle d’Hamlet dans la quatrième mise en scène de son père (DR© Chantal Depagne Palazon)
Evènement au Théâtre National de Nice, ce soir, demain et samedi, avec les représentations de Hamlet, l’une des pièces les plus emblématiques de William Shakespeare, mise en scène par Daniel Mesguich que cette tragédie hante depuis ses débuts au théâtre. En 1977 à Grenoble, à l’invitation de Georges Lavaudant et de Gabriel Monnet, ce fut le premier véritable grand spectacle qu’il mit en scène. Un évènement fondateur de son parcours durant lequel Hamlet inspira bon nombre de ses créations sans jamais vraiment le quitter puisqu’il remonta la pièce en 1986, en y incarnant le rôle titre, puis de nouveau en 1996. Aujourd’hui, il s’attaque pour la quatrième fois à ce chef d’œuvre, considérant qu’« on en a jamais fini avec Hamlet, c’est comme un fleuve gros de l’infinité des sens, et aujourd’hui je le remonte ». Il remonte Hamlet non pas dans le vain espoir d’en finir un jour, mais pour se mesurer. Non à lui, mais à nous-même. Un duel encore, mais celui-ci n’est pas meurtrier. C’est d’amour qu’il s’agit.
Tout le théâtre de Daniel Mesguich dans Hamlet
Dans cette quatrième version dont il a signé lui-même la traduction et l’adaptation, Daniel Mesguich met en scène le texte visible : l’histoire d’Hamlet, appelé par le spectre de son père, le roi défunt, à venger sa mort provoqué par son frère (donc l’oncle d’Hamlet) pour s’emparer du trône. Mais Mesguich souhaite aussi mettre en lumière le texte « invisible », soit l’écrit originel lesté « de son histoire et de sa poussière ». C’est en fait tout son théâtre, sa geste qu’il y met, au travers de ces jeux de miroir, vociférations, effets scénographiques et malaxage du texte avec ses ajouts, traits d’humour et jeux de mots. Pour jouer le rôle d’Hamlet, Daniel Mesguich a choisi son fils William qui donne vie aux nombreuses facettes du personnage, tour à tour insolent, cruel, désespéré ou se roulant par terre comme pris d’une crise d’épilepsie. Il incarne de façon troublante ce héros d’un théâtre génial où se bousculent tous les thèmes qui font l’humanité.
Hamlet de William Shakespeare, mise en scène de Daniel Mesguich- Théâtre National de Nice – Promenade des Arts – Nice. Mercredi 23, jeudi 24 et samedi 26 janvier à 19h30.
