Mais qui donc est ce "criminel climatique" que Greenpeace allait dénoncer ce matin à Nice et dont le nom avait été retenu jusqu'à l'ouverture de l'opération : il s'agit de Total. Ainsi, à 10 heures, une douzaine de militants de l'association se sont installés dans la station service Total de Nice Relais Nice Corgnilion Molinier sur la promenade des Anglais et ont déployé une banderolle pour protester contre l'exploitation des sables bitumeux entreprise au Canada par la compagnie pétrolière. L'opération parallèlement était menée dans d'autres villes françaises (Angers, Poitiers, Brest, Chambéry, Aix en Provence, Rouen). Elle fait partie dune campagne débutée au Canada il y a déjà quelques semaines contre les sables bitumineux et leur exploitation par Total, Shell et les autres. En France une opération de ce type a déjà eu lieu le 17 octobre dernier dans 11 villes.
Pourquoi les sables bitumeux? L'association explique que cest un bitume très visqueux aggloméré à du schiste et du sable, contenu dans les sols de lAlberta, du Venezuela ou de Madagascar, parfois très profondément, souvent sous des zones de forêts. Après un procédé long, très cher et énergivore (dénormes machines, beaucoup deau, délectricité, de carburant, etc.), on peut extraire de ce bitume du pétrole exploitable. Total est un des groupes les plus actifs notamment en Alberta au Canada où le groupe français a déjà investi plus de 8 milliards deuros. Total, qui mise sur un prix du baril élevé dans les années à venir, a pour objectif à terme que 10% de son pétrole provienne de ces sables.
"Pour produire un baril de pétrole, il faut deux tonnes de sables bitumineux, plus de 5 barils deau et léquivalent dune journée et demi de consommation de gaz dune famille moyenne. Cest une véritable usine à gaz pour produire du pétrole", explique Nathalie Bruzzese, membre de Greenpeace Nice. "Lavancée des groupes comme Total au Canada a déjà détruit 3.000 km² de forêts, pollué des lacs et des rivières. Mais surtout, un baril de pétrole issu des sables bitumineux émet de lextraction à la consommation- 5 fois plus de gaz à effet de serre quun baril de pétrole conventionnel ! Il sagit dun vrai crime climatique !", insiste-t-elle.
D'où cette action pacifique mais médiatique pour marquer les esprits à moins dun mois de la conférence de Copenhague sur le climat. "Alors que la communauté internationale se réunit pour trouver des solutions au problème du réchauffement climatique, nous trouvons lamentable que des sociétés pétrolières se lancent délibérément vers des énergies fossiles de plus en plus nocives pour le climat," conclut la responsable de Greenpeace Nice.
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L'éco de la Côte.