Nice : K2C fait appel à la web solidarité pour survivre
En passe d'être liquidé, K2C Computer abat sa dernière carte, celle de la web solidarité. A travers un mail largement diffusé, son PDG, Karim Chouki lance l'opération "J'ai sauvé K2C" en expliquant la situation et ce qu'il souhaiterait que les internautes puissent faire...
Loin des nouveaux cyber-mendiants (voir l'article du quotidien Le Monde sur "Les nouveaux mendiants du Web"), la solidarité sur Internet est souvent mise à mal par des hoaxs (NDLR : faux mails) exhortant à donner de l'argent pour une cause obscure. Si l'on prend le cas de K2C, le web est aujourd'hui le dernier recours que l'entreprise ait pu trouver pour assurer sa survie. Comment la société niçoise en est elle arrivée là ? Retour sur une histoire qui a de quoi inspirer un scénariste.Créée à Nice en 1992, l'entreprise de matériel micro-informatique connaît une belle expansion pour devenir sept ans plus tard, le numéro un sur la région PACA avec 40 millions de francs de chiffre d'affaires annuel. Pourtant, la success-story va brutalement s'interrompre. Tout bascule le 11 septembre 1999 : sur le point d'être cédé, le magasin K2C est cambriolé … sans effraction.Outre le manque à gagner dû au vol de matériel, la suspicion s'installe au sein de l'entreprise, qui subit de nombreuses pressions. Parallèlement, le PDG Karim Chouki affirme avoir été lui même menacé de mort. S'en suit un effondrement des résultats de K2C d'autant plus important que la conjoncture se creuse. L'entreprise doit alors demander un moratoire au Tribunal de Commerce de Nice sous forme d'un plan de réduction de charges. En d'autres termes, la société doit licencier pour survivre."Ces licenciements nous permettraient de réduire nos charges de 15.250 euros par mois, afin de pouvoir acheter le matériel pour honorer les commandes des clients en suspend. Or, malgré nos relances, rien n’a été fait depuis le mois de septembre. Pour info, les salariés visés par ces mesures de licenciement sont d’accord !" précise Karim Chouki.Autre gros souci pour K2C, un "Carry Back" (trop plein versé au Trésor Public) de 122.000 euros que l'administration tarde à rembourser. "Contrairement à la majorité des sociétés en redressement, notre problème majeur n’est pas le manque de clientèle mais la trésorerie pour honorer les multiples commandes en cours. Le fait de récupérer ce montant du "Carry Back" nous permettrait donc aisément de relancer K2C. L’ultime solution est donc de faire appel à la solidarité du web et exhorter les gens à écrire une lettre de soutien à la Trésorerie générale des impôts!"Pour l'instant l'avenir de K2C reste compromis, en dépit du lancement de cette opération "J'ai sauvé K2C", opération de la dernière chance qui comporte également une vente de T-Shirts pour récolter des fonds. Le verdict tombera le 21 novembre, quand le Tribunal de Commerce de Nice rendra ses conclusions. En attendant la solidarité sur le web aura peut être fait son œuvre. C'est en tout cas la première fois sur la Côte qu'une entreprise y recourt pour éviter le naufrage.