Nice : la fête de l'Aïd aux Liserons a-t-elle été payée par les dealers du quartier ?

La fête de l'Aïd du quartier des Liserons à Nice-Est, le 28 juin dernier, a-t-elle été payée par les dealers du quartier ? L'enquête publiée hier par Nice-Matin semble bien l'affirmer. L'invitation, lancée dans tous les halls d'immeuble et publiée sur Snapchat, proposait buffet, grillades, boissons, gâteaux, musique, structures gonflables, tout gratuit dans la "cours du 328". "Officiellement, la fête était organisée par les jeunes, mais derrière, c'est l'argent de la drogue", expliquait au journaliste une riveraine qui évoque aussi l'omerta et la peur qui tiennent les langues. Pour les dealers, ce serait une façon de s'acheter la paix sociale dans le quartier et la bienveillance des riverains afin de poursuivre plus sereinement leurs trafics.

Le sujet est sensible. L'enquête du quotidien régional n'a pas manqué évidemment de susciter de vives réactions avec notamment au plan local une passe d'armes entre Ciottistes et Estrosistes et au national une large couverture médiatique. Dans un communiqué publié hier, Eric Ciotti, député de la 1ère circonscription et président des Républicains, a préconisé un "Adieu le Kärcher", et demandé carrément "la destruction de ce quartier devenu territoire occupé de la République". Il estime que si un projet de rénovation urbaine (ANRU) est prévu aux Liserons pour un montant de l'ordre de 50 M€, cet investissement sera "inutile" dans la mesure où "rien ne sera parallèlement entrepris pour lutter contre la montée du communautarisme et du trafic de drogues". 

Resterait évidemment à reloger les 600 familles qui y résident et à éviter que le problème ne se déplace à l'Ariane, aux Moulins voire au centre ville. Côté mairie, Anthony Borré, premier adjoint et président du bailleur social Côte d'Azur Habitat, renvoie la balle au Département qui "s'est désengagé de tous nos projets dans les quartiers, notamment aux Moulins, à l'Ariane et à Pasteur" et a retiré 21 M€ de crédit. Tout en ajoutant que, pour l'heure, rien ne permet de prouver que ce sont les dealers qui ont "bien payé la note". Mais alors qui ?

Ajouter un commentaire