Nice : la grande famille des Arts et des Lettres autour de Jacques Gantié!

Posté ven 28/10/2011 - 13:04
Par admin

Jacques Gantié, nouveau chevalier Arts & Lettres à côté de Christian Estrosi et entouré de son épouse, Valérie (à gauche) et de sa fille Emmanuelle.

La grande famille azuréenne des Arts et des Lettres! Des journalistes, des artistes, des éditeurs de presse ou de livres, des organisateurs d'événements, des chefs d'entreprise, des chefs de cuisine, des élu(e)s régionaux, etc… : au total quelque deux cents personnes de tous bords étaient réunies lundi soir à la villa Masséna pour la remise à Jacques Gantié de la Médaille des Arts et des Lettres. Son parcours, Christian Estrosi se chargea de le rappeler avant de remettre la distinction. Aux yeux du député-maire de Nice, l'auteur du guide Gantié, un guide gastronomique régional qui a fêté ses 20 ans au printemps dernier, a déjà une énorme qualité : si Jacques Gantié est originaire d'Agen, c'est à la cuisine de la Côte d'Azur et à celle de Nice en particulier qu'il consacra son guide et une bonne partie de ses critiques gastronomiques. Un Gascon, séduit par le comté de Nice ne peut pas être foncièrement mauvais !

Ce n'est pas là, bien sûr, l'unique de ses qualités. Editorialiste à Nice-Matin jusqu'en 2008, Jacques Gantié, fut-il rappelé, a toujours marqué ses écrits par une plume remarquable, une rigueur de l'analyse et une justesse de vue. Cela, aussi bien dans ses grands reportages, éditoriaux, interviews, chroniques littéraires ou artistiques que dans ses livres. Ces qualités de style, cet humour à fleur de peau, tout le monde a pu les apprécier de nouveau dans un discours finement ciselé (ci-dessous) qui mérite d'être lu.

Ce rendez-vous au carrefour des lettres et des arts devrait se renouveler prochainement, cette fois sur le territoire de la CASA (Communauté d'agglomération Sophia Antipolis). C'est sur Antibes que Jacques Gantié devrait recevoir une seconde distinction : la médaille du tourisme, là aussi pour son guide gastronomique et tous ses écrits sur les bonnes tables, les lieux merveilleux et les hôtels de charme de cette Côte d'Azur qu'il sait si bien conter. Joli doublet!

Le discours de Jacques Gantié

Je voudrais vous remercier pour les propos bienveillants que vous avez eus à mon égard, et vous dire combien je suis sensible à cette réception et à cette distinction particulière.

Lorsque le préfet Claude SERRA alors en poste à Grasse, a exprimé le souhait de me proposer dans l’ordre des Arts & Lettres, j’ai eu la faiblesse de ne pas l’en dissuader ! Etre ou non médaillé était ma question existentielle !!! Vous le constatez, j’ai craqué !

Etre distingué dans un domaine qui récompense les arts et les lettres - j’ajoute la gastronomie, un fait culturel, donc compris dans le  menu ! - domaine dans lequel écrivains, artistes, créateurs ou artisans trouvent une reconnaissance, me fait en effet sincèrement plaisir. Me voila donc médaillé dans les règles de l’art, avec l’impression d’être ainsi un peu plus cultivé !

Chevalier ! Le mot évoque la littérature médiévale, au temps où l’on demandait beaucoup à un chevalier, notamment d’agir dans l’humilité et la bravoure ! Je ne possède ni l’une ni l’autre de ces vertus et on ne m’a heureusement rien demandé de tel ! J’espère simplement ne pas avoir été trop Don Quichotte, chevalier de la Triste Figure face à ses moulins à vent!

Par contre, j’aurais aimé être un Chevalier de la Table Ronde ! Pour la légende, le romanesque, l’enchantement, la mythologie, et même la quête du Graal... ! Et puis il y a le mot «table» !

J’ai donc rêvé d’être publié aux éditions de la Table Ronde, qui ont accueilli bien plus illustres que moi. Et, croyez le, cette énumération n’est pas comparaison ! :

Jean Anouilh, François Mauriac, Paul Morand... puis ceux qu’on a appelés les «hussards» : Antoine Blondin, Roger Nimier, Jacques Laurent, plus tard encore Alphonse Boudard, Jean Paul Kaufmann, Patrick Besson ou Eric Neuhoff.

Enfin revenu à la raison, j’ai oublié ces talents authentiques et je me suis intéressé à une autre lecture : la liste des nominations dans l’ordre des ARTS & LETTRES dans lequel j’avais été admis.

Sa lecture m’a réjoui ! J’y ai recensé notamment les noms d’écrivains comme Jean Rouaud, prix Goncourt 1990 (Les Champs d’honneur) qui reçoit cette distinction un peu tard ! Ou de Justine Levy (la fille de BHL).

J’ai trouvé également Carole WEISWEILLER, fille de Francine Weisweiller, qui fut l’amie et inspiratrice de Jean COCTEAU. Joann Sfar, auteur (actuel !) de BD / ET NICOIS ! / Louis Bertignac et Jean Louis Aubert pour la musique et la chanson françaises.

J’ai repéré un journaliste littéraire, un compositeur pour trompe de chasse, un charpentier de marine / GILBERT PASQUI, encore un Niçois ! /, un conteur, une danseuse-étoile, un libraire, une viticultrice à Puligny-Montrachet TRES IMPORTANT !... quelques conservateurs, architectes, designers, comédiens, Laetitia CASTA ! quel beau chevalier !... Sans oublier un Officier de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris, IL EST VRAI rattaché au ministère de la Culture et de la Communication !

Cette lecture m’a réconforté et je me suis dit que le touche à tout, l’éclectique et le curieux que j’ai essayé d’être, s’il n’était certainement pas indispensable à la grandeur d’un ordre si accueillant, pouvait, sans lui faire injure, trouver une place dans cet inventaire à la Prévert fort sympathique !

J’ai pensé aussi que flatter mon ego de Gascon (MAIS QUI POSSEDE SA      CARTE DE SEJOUR EN COMTE DE NICE, TOUT A FAIT EN REGLE!) n’était pas déraisonnable !

Je me suis souvenu d’avoir fait des études littéraires et journalistiques à peu près correctes et d’avoir appris à bien me tenir à table dans ma région d’origine et dans celle qui m’a accueilli.

D’avoir, étudiant à l’école de journalisme de Paris, symboliquement occupé - certes, pas tout seul ! - la Sorbonne et l’Odéon en 1968. Puis, d’avoir débuté, à sa création, au quotidien de Dakar, au titre prémonitoire : Le Soleil !

Plus tard, admiratif des articles d’Angelo Rinaldi dans Nice-Matin, si brillant dans ce journal, bien avant qu’il ne devienne écrivain et académicien, d’avoir plus modestement apporté une chronique littéraire qui y fut à son tour tolérée.

J’ai commis quelques livres d’art de vivre et un guide gourmand, sévi dans des éditoriaux, interviews, reportages et critiques... J’ai joué à l’écrivain-voyageur, au juré littéraire (aujourd’hui encore notamment dans le Prix de littérature européenne Madeleine Zepter).

J’ai écrit sur la couleur dans l’alimentation méditerranéenne et l’histoire de la pizza dans le monde...

Mais aussi sur Montaigne, Montesquieu et Mauriac, Giono ou Le Clézio... Jane Fonda, Edgar Morin, Jean d'Ormesson, Jean Nouvel, Raymond Moretti, Bernard Pivot etc... Et puis Bocuse, Ducasse, Maximin, Robuchon... et NICOLE de La Petite Maison !...

Mon parcours est ainsi, avec son vernis culturel, son obsession de la diversité, ses passions, ses plaisirs, ses insuffisances... et désormais sa médaille !

 Me voilà donc flatté dans le sens des lettres ! En tous cas très heureux de vous voir nombreux aujourd’hui, sensibles, je le sais, dans vos domaines respectifs, à la culture, à la création et à l’imagination !

 ... Ma fille Emmanuelle - et elle n’est pas la seule ! - m’avait supplié de faire court. Bien sûr, je n’ai pas tenu parole !

Jacques Gantié

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