Nice : la jeune biotech InnoSkel d'Elvire Gouze lève 20 M€ !

Créée en septembre 2020 à Nice, InnoSkel vient de lever 20 M€ auprès de Jeito Capital pour développer des traitements innovants contre les maladies rares du squelette. Spin-out de l'Institut de Biologie Valrose de l'Inserm, elle a été fondée et est dirigé par Elvire Gouze, chercheuse niçoise renommée qui avait été au cœur du succès de Therachon, biotech fondée en 2014 autour d'un traitement contre le nanisme et et revendu 815 M$ à Pfizer en 2019.

InnoSkel illustration

Enfin des levées de fonds pour les jeunes pousses innovantes azuréennes en 2020. Dans ce domaine, le début d'année s'était montré peu généreux. Mais depuis un mois, quelques belles levées avaient pu être annoncées : une augmentation de capital de 5,2 M€ pour Kalray, des levées pour GreenCom Network (12 M€), MyDataModels (2,5 M€) et récemment NicOx (15 M€). Tout dernier en date, InnoSkel à Nice vient d'annoncer aujourd'hui avoir obtenu un financement de série A (la phase d'amorçage) de 20 M€.

Dans le fil de Therachon, revendu 810 M$ en 2019 à Pfizer

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Elvire Gouze Innoskel

InnoSkel est un nom qui ne dira rien à beaucoup de personnes. Normal. La startup est tout particulièrement jeune puisqu'elle n'a été fondée qu'à la dernière rentrée, en septembre 2020. En revanche le nom de sa fondatrice est déjà connu : Elvire Gouze. En tant que chercheuse, elle est renommée pour son travail sur les troubles du squelette. Mais c'est surtout sa première entreprise à succès, développée à Nice, qui lui a valu une belle notoriété : Therachon, spécialisée dans une maladie osseuse rare appelée l'achondroplasie (une forme de nanisme), avait réussi à lever 35 M$ en 2015 et avait été acquise en phase 1 de développement clinique par Pfizer en 2019 pour… 810 millions de dollars.

Elvire Gouze n'a donc rien d'une débutante. Mais si pour Therachon elle avait opéré principalement en tant que chercheuse, pour InnoSkel, elle est aussi la fondatrice de la société et tient la barre en tant que Directeur général. Elle s'en est donné les moyens : après la vente à Pfizer elle avait continué à travailler à Paris comme chercheuse à l'Inserm, mais avait parallèlement suivi un MBA. Aujourd'hui aussi, elle revient sur la Côte pour piloter et développer InnoSkel (sept collaborateurs et des perspectives de recrutement). Spin-out de l'Institut de Biologie Valrose de l'Inserm, cette biotech se veut pionnière dans le développement de traitements innovants contre les maladies rares du squelette, domaine qu'Elvire Gouze connait particulièrement bien.

Traiter les maladies rares du squelette

Elle dispose désormais également des moyens financiers pour cette nouvelle aventure. L'investissement de 20 M€ a été fait par Jeito Capital ("Jeito"), acteur français et indépendant pour les secteurs des biotechs et des biopharmas. Jeito a mené cet investissement aux côtés de Vida Ventures et avec le soutien du Groupe Turenne. Après SparingVision et Neogene Therapeutics, InnoSkel constitue son troisième investissement en l’espace de quatre mois, et également le premier dans une entreprise dirigée par une femme est-il précisé.

Ces fonds seront utilisés pour faire avancer la plateforme de thérapie génique d’Innoskel, destinée à traiter plus de 250 formes de dysplasies squelettiques. Il s'agit notamment d'un groupe de maladies rares du squelette connues collectivement sous le nom de collagénopathies de type 2. L'actif principal d'InnoSkel se concentre sur la plus grave de ces maladies, la dysplasie spondyloépiphysaire congénitale, une maladie néonatale génétique rare et possiblement mortelle, qui se traduit par une petite taille et des anomalies squelettiques affectant principalement la colonne vertébrale et les os longs des bras et des jambes.

Une plateforme de thérapie génique

Elle touche environ 1 personne sur 100 000 et il n'existe actuellement aucun traitement curatif approuvé. Aujourd’hui, seule une gestion clinique des symptômes est disponible et passe à la fois par de lourdes chirurgies et un éventail de soins pluridisciplinaires. "InnoSkel s'est engagé à développer une plateforme de thérapie génique innovante qui permettra le traitement spécifique d'une grande variété de maladies squelettiques potentiellement mortelles pour lesquelles il n'existe actuellement aucune thérapie curative", explique ainsi Elvire Gouze.

Pour Rafaèle Tordjman, fondatrice et Présidente de Jeito, "l'investissement dans InnoSkel témoigne de notre volonté de contribuer au développement de l'écosystème français et européen de la santé et d'investir dans des plateformes proposant plusieurs produits et ayant le potentiel de devenir des leaders du marché dans un domaine où les besoins non satisfaits sont importants". Sans oublier de se réjouir de travailler avec une équipe qui a déjà connu un succès important dans le domaine des maladies du squelette.

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