Nice : la limitation du trafic des ferries dans le port provoque une grève à Marseille
La décision prise jeudi dernier par le Conseil portuaire de Nice de ramener en juillet-août à 300 le nombre d'escales de la SNCM et de Corsica Ferries pour leurs ferries à destination de la Corse (contre 358 en juillet-août 2010, soit une baisse de 16%) a provoqué une nouvelle grève à la SNCM et le blocage de navires de la compagnie, à Marseille. Dès lundi en effet, les marins CGT ont bloqué à quai à Marseille et en Corse quatre navires de la SNCM pour protester contre la perte d'une liaison entre Nice et la Corse. Un mouvement qui s'est poursuivi dans la semaine.
La décision de réduire le trafic a été prise jeudi dernier par le Conseil portuaire afin de limiter les nuisances dont se plaignent les riverains d'un port situé en plein cur de métropole. Eric Ciotti, président du Conseil général des Alpes-Maritimes (la collectivité désormais propriétaire du port), a expliqué qu'une limitation à la baisse du trafic portuaire était d'autant plus nécessaire que l'augmentation avait été forte l'été dernier. La barre est redescendue ainsi juste un peu en-dessous du trafic que le port de Nice avait connu en juillet-août 2009 (avec 45 escales supplémentaires l'augmentation avait été d'environ 15% en 2010). Des mesures de réduction qui, pour le gestionnaire du port, la CCI Nice Côte d'Azur, représentent un manque à gagner de 200.000 euros.
Parallèlement le conseil portuaire a également exigé des compagnies que les escales soient espacées au minimum de 45 minutes, le temps de laisser le flot de véhicules s'écouler et d'éviter les engorgements du secteur eux aussi porteurs de nuisances. D'autre part, le "Liamone", un ferry de la SNCM a été montré du doigt comme un bateau indésirable car trop polluant.
Une affirmation qui a été contestée par les marins de la SNCM, jugeant même pour certains que c'était au contraire le navire le moins polluant. La CGT s'est élevée également contre une "diminution du service public de continuité territoriale" et a une nouvelle fois dénoncé l'armement de navires des compagnies Corsica Ferries et Mobylines au registre international italien, qui, selon le syndicat, leur permettrait de ne pas respecter le droit social français. La SNCM, de son côté, a juste noté dans un communiqué qu'elle avait dû réduire sa programmation en raison de la réduction du nombre d'escales. A suivre. |