Combien coûtent les grands projets qui sont mis en avant dans les grandes villes françaises par les candidats aux prochaines municipales ? L'Institut Montaigne et le quotidien économique Les Echos, en partenariat avec plusieurs journaux dont Nice-Matin, ont passé au crible les projets phares des candidats UMP et PS des grandes villes dont bien sûr Nice, cinquième ville de France. Objectif : évaluer le coût réel des promesses.
L'Institut Montaigne, qui avait auparavant analysé la situation financière des dix plus grandes villes de France, a ainsi chiffré les dix projets phares avancés pour Nice par Christian Estrosi (UMP) et Patrick Allemand (PS). En termes de dépenses, on constatera sans surprise, selon les estimations de l'Institut, que Christian Estrosi reste loin devant son challenger.
Deux projets, hors ceux concernant l'extension du tramway, sont particulièrement lourds :
- Réaliser le parc des expositions à l’horizon 2018 (268 à 328 M€) et
- Transformation du palais des expositions en salle omnisports (65,8 M€).
Viennent s'y ajouter notamment :
- la troisième ligne de tram (65 M€ dont 34 pour la ville),
- 500 caméras de vidéoprotection supplémentaires (41 M€)
- nouvelle promenade plantée au nord du Palais des Expositions (13 à 27 M€).
Patrick Allemand de son côté, ainsi qu'il le martèle tout au long de sa campagne, se veut réaliste et tient à ménager les finances locales et métropolitaines. Il fait d'un réseau de tramway en surface la priorité de son projet de mandat et tout naturellement s'engage à annuler le contrat pour le tracé de la ligne du tramway en souterrain ce qui représente une économie de 237 M€ pour la mandature.
Dans ses 10 propositions passées au crible de l'Institut, figure là aussi des projets coûteux. Exemples :
- transports publics gratuits pour les moins de 18 ans (coût 60 M€ pour l'ensemble de la mandature),
- création de 150 places en EHPAD (Etablissement d'Hébergement Public pour les Personnes Agées Dépendantes) pour 28,7 M€,
- construction d'un nouveau palais des sports (7 M€)
- recrutement de 30 opérateurs de vidéoprotection (6,4 M€).
Certes, il s'agit là d'estimations et plusieurs des projets dans les 10 avancés par chaque candidat ne sont pas suffisamment détaillés pour pouvoir être chiffrés avec précision note l'Institut (des fourchettes sont alors données). Mais cet exercice est intéressant pour les électeurs niçois qui, avant de choisir, peuvent ainsi avoir une meilleure vision de l'incidence financière des engagements pris dans le feu de la campagne.