Dans une tribune libre publiée sur Nice-Matin du jour, Jacques Weber se lance à fond contre le projet de démolition du Théâtre National de Nice. Il a le poids et l'expérience pour aborder le sujet : il a dirigé le Théâtre de Nice de 1986 à 2001 et en a piloté l'installation sur la promenade des Arts où il est actuellement. Jacques Weber qui se dit "triste et dégouté", parle d'injustice à propos d'un "Théâtre aimé par sa ville, méprisé par son maire", raille le côté écologique avancé pour la démolition avec la plantation d'arbres dans un mètre cinquante de terre à peine, compte tenu de la dalle du Paillon.
Autres arguments qu'il met en avant : le théâtre qui doit être démoli est en parfaite état de marché sans aucun travaux d'importance à envisager ; le coût du projet ; la petite salle qui remplacera le TNN dans l'immédiat et l'éclatement ensuite à travers plusieurs salles. Jacques Weber a des phrases qui claquent : "un théâtre a été condamné pour délit de sale gueule", "le fait est là, quasiment unique dans l'histoire du Théâtre Public, un théâtre en parfait état est démoli, et sa surface au sol ne pourra accueillir que quelques maigres arbustes"….
Des arguments pertinents, cinglants mais… pourquoi si tard interroge Patrick Allemand, ancien conseiller municipal PS et opposant au projet de démolition dans un communiqué intitulé "Théâtre de Nice : Jacques Weber sort enfin de son silence". Et de rappeler qu'il avait sollicité Jacques Weber à plusieurs reprises et qu'une prise de position d'un homme de son envergure aurait donné une autre dimension à la mobilisation contre ce projet. "Des recours ont été rejetés. Il y a encore une procédure judiciaire. J'espère que cette prise de position claire et argumentée comme lui seul pouvait la faire, sera utile au débat judiciaire en cours", conclut cependant Patrick Allemand.