Nice : les nanotechnologies pour le paradis ou pour l'enfer ?

La section niçoise de la SFP (Société française de physique) continue sur sa lancée en proposant au grand public, et plus particulièrement aux esprits curieux, des conférences de haut vol sur de véritables sujets scientifiques mis ainsi à la portée de tous. Prochain rendez-vous demain mardi 15 juin à 18h00 sur les "Nanotechnologies : enfer ou paradis ?" dans l'amphithéâtre de Géologie de la Faculté des Sciences de Nice (arrêt tramway: Valrose Université; le parcours sera fléché; l'entrée est libre et gratuite).

Le rendez-vous est donné avec Roger Maynard. Professeur émerite à l'Université Joseph Fourier de Grenoble, il effectue ses travaux de recherche au Laboratoire de Physique et Modélisation des Milieux Condensés (LPMMC) et a été entre autres Conseiller pour la Physique auprès de la Direction de la Recherche du Ministère de la Recherche et des Nouvelles Technologies, jusqu’en décembre 2002 (il a été également président de la SFP en 2005 et 2006).

Le terme de nanotechnologie fut inventé par Tanigushi, en 1974, pour décrire la construction et la consolidation de structures moléculaires. Inspiré par la vision du physicien Richard Feynmann qui fut le premier à imaginer en 1959 que l’homme pourrait construire une nouvelle forme de matière atome par atome, K. Drexler popularisa ce terme de nanotechnologie quelques années plus tard, lorsqu’il introduisit le concept « d’ingénierie des machines moléculaires ». L’invention du microscope à effet tunnel et à force atomique, par Binnig et Roher à IBM Zürich dans les années 80 a véritablement fondé cette science en permettant de voir les atomes et de les assembler un par un !..

Cette maîtrise technologique a libéré l’inventivité des scientifiques, plus habitués auparavant à étudier passivement les phénomènes « naturels » qu’à les manipuler activement. Des programmes ambitieux et bien dotés ont fleurit dès 2000 et aujourd’hui une part très importante de la communauté des physiciens, chimistes, ingénieurs et biologistes se sont engagés dans ce domaine des nanosciences et des nanotechnologies, et pas seulement par effet d’aubaine pour obtenir des crédits substantiels!...

Le développement ultra rapide de cette science n’est pas sans poser des problèmes de société tels que les risques liés à la fabrication et les risques de contamination et de toxicité, les possibilités incroyables de marquage et de traçabilité, la capacité nouvelle de recréer le vivant et d’augmenter les performances humaines. On assiste dans tous les pays à une demande forte des citoyens de mieux comprendre les évolutions, une interpellation des responsables politiques pour mieux contrôler le développement industriel fulgurant en particulier par la prise en compte des effets de toxicité, une attente de communication sincère et intelligible des conséquences des découvertes des scientifiques. A nous de dire si ces nanotechnologies nous conduiront vers le paradis des améliorations du bien-être ou l’enfer des usages nuisibles ?...

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