Nice : les porteurs d'emprunts russes veulent faire saisir la cathédrale Saint-Nicolas
Moscou a gagné dans le conflit qui l'opposait à la communauté russe niçoise autour de la propriété de la prestigieuse cathédrale Saint-Nicolas de Nice. C'était le plus grand édifice orthodoxe russe à l'étranger encore aux mains des descendants de Russes blancs exilés. Le tribunal de grande instance de Nice a tranché le 20 janvier dernier à l'issue d'un long conflit juridique : il a donné à l'Etat russe la propriété intégrale de la cathédrale, terrain, bâtiment et biens qu'il renferme. Mais l'histoire risque de ne pas s'arrêter là. Devenue propriété de la Russie, la cathédrale russe de Nice est devenue une cible pour les porteurs d'emprunts russes qui, depuis près d'un siècle, demandent à ce que l'Etat russe rembourse ses dettes.
Pour les épargnants français et européens, cette affaire des emprunts russes reste un véritable traumatisme. Entre la fin du 19ème siècle et le début du 20ème, la Russie avait émis d'énormes emprunts internationaux, dette qui n'a jamais été honorée après la révolution russe, entraînant la ruine de tous les porteurs. C'est peut-être de l'histoire ancienne. Mais il existe toujours une association, l'AFIPER (Association fédérative internationale des porteurs d'emprunts russes) qui n'a pas laché et continue de demander des comptes à l'Etat russe.
Cette association avait déjà réussi un coup d'éclat en octobre 2002. Elle avait tenté de faire saisir le Sedov, un superbe bateau-école russe, lors d'une escale à Marseille. Bien joué mais manqué : le grand voilier avait écourté son séjour, mettant vite les voiles avant que les huissiers n'arrivent. L'AFIPER a sauté aussi sur cette nouvelle occasion qui lui est offerte. Dans un communiqué, l'association a annoncé son intention de faire saisir par la justice française "la cathédrale Saint-Nicolas et tous les objets et oeuvres d'art inventoriés". Sûre que cette fois, l'affaire ne pourra se résoudre par un départ rapide en catimini. A suivre.
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