Nice : les secrets de la compétitivité finlandaise

Posté mer 25/02/2004 - 00:00
Par admin

Champion planétaire de la compétitivité selon le WEF (World Economic Forum), devant les Etats-Unis et la Suède, la Finlande, petit pays de 5 millions d'habitants de l'Union Européenne, s'affiche comme le "surdoué" de la classe économique mondiale. Explications...

Mais quel est leur secret ? C'est un petit pays (5 millions d'habitants). Il parle une langue peu répandue, il est géographiquement enclavé au nord de l'Europe, coincé par le pôle d'un côté et par un grand voisin (la Russie de l'autre). Son climat est difficile. Et pourtant la Finlande s'affiche comme le meilleur élève de la classe dans l'économie planétaire. Le WEF (World Economic Forum), associé au forum de Davos, l'a placée en tête de tous les pays dans son classement mondial 2003 (102 pays) à la fois pour la compétitivité de ses entreprises et pour sa croissance économique. Devant les Etats-Unis, la Suède et le Danemark et les tigres asiatiques de Taïwan et Singapour. La France, dans ce classement, est 26ème pour la croissance et 10ème pour la compétitivité de ses entreprises.Les points forts...et les points faibles de la FinlandeMais pourquoi la Finlande caracole-t-elle ainsi en tête, aussi bien en macro qu'en micro économie ? C'est ce qu'a cherché à comprendre la CCI NCA dont le directeur général, Yves Raynaud est également consul de Finlande, en organisant, en fin de semaine dernière, une conférence sur la compétitivité de la Finlande. L'idée, comme l'a expliqué Francis Perugini, président de la CCI NCA, étant de comprendre les raisons des résultats exemplaires de la Finlande, pays de l'Union Européenne, à l'heure ou la Côte d'Azur s'interroge sur sa compétitivité territoriale. Esko Hamilo, ambassadeur de Finlande en France, Serge Ferré, président de la Chambre de commerce franco-finlandaise -CCFF, corporate vice-président de Nokia pour l'EMEA et Patrice J.Dano, directeur de la CCFF, n'ont certes pas sorti une recette miracle. Mais ils se sont efforcés de dégager ce qui fait les forces de la Finlande, sans négliger les points faibles et à partir des données du WEF, ont établi des comparaisons avec la France.Dans les forces (les critères qui ont justifié son classement en tête) figurent la prise en compte de la chaîne de valeur, la capacité d'innovation, le comportement éthique des entreprises, la préservation de l'environnement, l'efficacité dans la réduction des inégalités et le faible coût économique des délinquances. Autant de critères pour lesquels la Finlande arrive première ou seconde. Dans ses points plus faibles (les plus mauvaises places dans le classement) sont soulignés un manque de flexibilité salariale (101 ème sur 102), une faible implication dans les programmes caritatifs (67), le coût élevé de sa politique agricole et une égalité salariale hommes-femmes à améliorer (27).La comparaison avec la FranceEn comparaison, la France côté macroéconomique (26ème position) ne se classe bien que pour son budget R&D privé (9), son réseau téléphonique (13) et ses brevets (16) ou encore, pour un risque pays faible (8). Mais la France est quelque peu plombée par un risque de récession (80), par les distorsions dues aux aides publiques, son déficit budgétaire, son indépendance du système judiciaire ou encore la confiance dans la classe politique. Côté microéconomique où l'hexagone est en 10ème position, elle est première mondiale pour le contrôle de la distribution internationale, seconde pour la qualité des grandes écoles, troisième pour la qualité de l'enseignement en mathématiques et en sciences. En revanche elle est en bas du tableau pour les obstacles à l'embauche et aux licenciements (97), l'égalité de rémunération homme-femmes (96), les relations employeurs employés (91) ou encore sa lourdeur administrative (90).Pour Serge Ferré, comme en témoignent les critères du classement, il n'y a évidemment pas une seule recette qui puisse expliquer la compétitivité de la Finlande mais un ensemble de pratiques qui ont une origine. "La Finlande est un pays profondément marchand. Elle sait que l'on prospère davantage dans une économie ouverte où l'on encourage la concurrence à tous les niveaux, où les entreprises mettent au centre de leurs préoccupations la satisfaction du client, où l'on évite les monopoles, les systèmes propriétaires, etc. " Un chemin sur lequel la France cherche à mieux s'engager aujourd'hui et que les bonnes pratiques finlandaises peuvent éclairer.

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