Nice-Matin : adieu Bernard Tapie, retour à la case GHM

"Vendez-nous très vite" implorait récemment l'intersyndicale de Nice-Matin face à l'inertie de ses co-actionnaires et à un Bernard Tapie empêtré dans l'affaire de l'arbitrage. Les salariés ont été entendus plus vite qu'ils ne l'auraient pensé, mais pas forcément dans le sens où ils l'auraient souhaité. Dans un de ces revirements dont l'histoire récente de Nice-Matin est remplie, c'est un retour à la case départ qui vient d'être annoncé. Dans un communiqué publié aujourd'hui mardi, le Groupe Hersant Média (GHM) a fait part du projet de divorce entre les deux groupes qui avaient signé en choeur, en décembre dernier, la reprise des quotidiens du sud d'un GHM en pleine dérive financière.

Ce divorce après six mois de "vie commune" se solderait ainsi : à GBT (Groupe Bernard Tapie) le quotidien "La Provence" (ce qui montre bien que tout l'intérêt de Bernard Tapie était centré sur Marseille); à GHM, les quotidiens Nice-Matin, Var Matin et les journaux des Antilles. Seul Corse-Matin, l'affaire la plus rentable de l'ensemble, resterait bien commun avec 50% pour chacun des deux groupes (en espérant qu'ils s'entendent mieux sur la Corse que sur l'ensemble des titres).  "La Provence" dont l'actionnariat bascule devenant 100% Tapie, la clause de cession serait ouverte pour les journalistes (elle ne l'était pas jusqu'à présent, GHM étant jusqu'à présent resté solide au capital).

Pour Nice-Matin, pas de grands bouleversements en revanche : ce serait à priori, après six mois de pilotage collégial (ou d'absence de pilotage), un retour sous la direction de Philippe Hersant. Un comité d'entreprise extraordinaire est ainsi programmé mercredi 30 juillet pour présenter la nouvelle situation. Le quotidien "Le Monde", relevant que Philippe Hersant était lundi à Nice pour rencontrer Frédéric Touraille, directeur général du quotidien, parle cependant de la possibilité de l'entrée dans le capital d'un autre actionnaire minoritaire. Depuis quelques semaines, d'ailleurs, les rumeurs se font plus pressantes sur une éventuelle entrée de l'homme d'affaires libanais Iskandar Safa, ancien candidat malheureux au rachat de Nice-Matin et de Corse-Matin (ce dernier est notamment propriétaire du plus grand domaine de la Côte d'Azur avec 1.350 hectares entre Var et Alpes-Maritimes réunissant le domaine de Barbossi, les collines du Tanneron et le Golf Riviera de Mandelieu).

Reste maintenant à faire avaler ce nouveau scénario par le tribunal de commerce qui avait validé une reprise très rock'n roll et controversée (les banques s'étaient assises sur plus de cent millions d'euros de dettes), il y a à peine plus de six mois. Un nouveau feuilleton qui s'ouvre pour l'été!