Nice-Matin : bras-de-fer autour d'un projet de vente du siège par GHM

Posté sam 03/04/2010 - 11:25
Par admin

Nice-Matin est revenu aujourd'hui samedi dans les kiosques après la grève de 24 heures qui a entraîné hier un arrêt de publication du quotidien tout comme un arrêt de l'actualisation de son site Internet. En cause : le projet de vente du siège du journal, le bâtiment de la route de Grenoble à Nice, par son propriétaire, le Groupe Hersant Media. Hier, vendredi à l’appel des organisations syndicales représentatives au sein de la SAPO Nice-Matin, à savoir CGT, SNJ, CGC, environ 300 salariés du Groupe ainsi que de ses filiales Publinice Services et Eurosud, se sont rassemblés, à partir de 9h30, devant les grilles de la préfecture des A-M, CADAM, route de Grenoble pour dénoncer et refuser toute velléité de vente des murs du siège de la société.

 

Dominique Bernard, directeur général de GHM attendu mardi

 

A la même heure, le ministre de l’industrie et maire de Nice, Christian Estrosi, recevait une délégation intersyndicale ainsi que les représentants de la coopérative de main d’œuvre. Il s’est engagé à tout mettre en œuvre pour faire entendre la voix des salariés de Nice-Matin : "l’avenir du groupe Hersant ne passera pas par le sacrifice de Nice-Matin", a assuré le ministre de l’industrie lors de l’entretien. Si le travail a repris, l'affaire n'est pas pour autant close. Les personnels du groupe ont convenu de se retrouver pour faire le point et décider de la suite des événements après la venue mardi 6 avril vers 10 heures de Dominique Bernard, le directeur général de GHM nommé en janvier dernier en remplacement de Frédéric Aurand.

 

Dominique Bernard viendra entendre les représentants des organisations syndicales et des administrateurs-salariés de la coopérative de main d’œuvre. A l’issue de cette réunion de travail, une nouvelle assemblée générale du personnel sera organisée en début d’après-midi au siège de la société.

 

Contrairement aux bruits qui ont circulé, le problème de cette vente du siège, ne signifie pas un départ de "l'unité de production". Comme le font aujourd'hui beaucoup de sociétés, il s'agit de vendre les murs pour récupérer des fonds (du "cash") et devenir ensuite locataire du nouveau propriétaire du bâtiment. C'est ce que fait par exemple le groupe Accor avec ses hôtels. Là où le bat blesse toutefois, c'est que le produit de la vente de l'immeuble Nice-Matin ne servirait pas forcément au titre (il attend toujours ses nouvelles rotatives) mais viendrait plus surement renflouer GHM actuellement sous la pression des banquiers. Une situation que les salariés, toutes catégories confondues (administratifs, journalistes, ouvriers du livre) jugent particulièrement injuste alors que Nice-Matin, durement secoué en 2009, redémarre depuis le début de l'année, aussi bien en diffusion qu'en publicité.

 

On lira, une nouvelle fois sur le site Marsinfos.fr, l'analyse très développée et pertinente de Pierre Boucaud : "Nice Matin, pendant la grève, les grandes manoeuvres continuent"

Quant à l'éventualité d'un rachat du groupe Nice-Matin par Bolloré, elle reste d'actualité, certains estimant même qu'aujourd'hui la question n'est plus celle du rachat mais de quand il interviendra.

 

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