Nice-Matin en deuil avec le décès de Michel Bavastro, son ancien Pdg

On aurait pu le croire éternel. Avec Michel Bavastro, décédé samedi à l'âge de 101 ans, dans sa résidence de Cimiez, à Nice, c'est un des grands patrons de presse de la seconde moitié du XXème siècle et la mémoire du quotidien régional Nice-Matin qui disparaissent. Aux côtés de Claude Bourdet, Raymond Comboul, Jacques Cotta, Paul Draghi, il fut l'un des fondateurs du journal clandestin de la résistance, Combat de Nice et du Sud Est, journal qui, en 1945, prit le nom de Nice-Matin.

Initialement directeur administratif, Michel Bavastro en devint le Pdg en 1949, fonction qu'il garda jusqu'en 1996. D'une vitalité hors du commun, il avait dû prendre sa retraite... à 90 ans, contraint et forcé, le Conseil d'administration du journal ayant refusé de repousser une énième fois, la limite d'âge pour la présidence.

Aux commandes du quotidien régional pendant près de 50 ans, tout au long d'une période considérée comme l'âge d'or de la presse quotidienne régionale, il aura fait de Nice-Matin une des plus belles entreprises azuréennes, partie de 44 personnes en 1944 pour en arriver à environ 750 aujourd'hui, comme le rappelle le quotidien régional dans son édition d'aujourd'hui lundi.

Michel Bavastro, homme de poigne, de parole et gestionnaire hors pair, aura su également moderniser l'entreprise. Il a réussi entre autres le déménagement du siège du journal, à l'étroit avenue Jean Médecin, pour l'installer en 1979 dans les bâtiments modernes de la route de Grenoble, assurant en même temps le passage à l'offset à l'occasion de la mise en place de nouvelles rotatives.

Grand officier de la Légion d'Honneur, Michel Bavastro a été également président du SNPQR (Syndicat national de la presse quotidienne régionale) de 1971 à 1978. Ses obsèques seront célébrées en la cathédrale Sainte-Réparate mercredi 5 mars à 10 heures. Pour la grande famille de Nice-Matin, en deuil de son ancien Pdg, c'est aussi toute une époque que l'on portera en terre.