Nice-Matin : le projet de cession du siège serait "remis à plat"

Posté mer 28/04/2010 - 09:45
Par admin

Nice-Matin : le projet de cession du siège serait "remis à plat"

Habillés de leurs tee-shirts rouges et blancs, portant pour une bonne part l'inscription du "Non à la vente de Nice Matin à la découpe", les salariés se sont tous regroupés hier après-midi devant le siège du journal où avait lieu le conseil d'administration du groupe Nice-Matin auquel participait Philippe Hersant, président du Groupe Hersant Média.

 

Le conflit qui oppose Nice-Matin et le propriétaire du titre, le Groupe Hersant Média, au sujet de la vente du siège du journal, route de Grenoble, n'est pas terminé. Mais les deux parties qui s'opposent, l'ensemble des salariés de Nice-Matin et la direction de GHM, ont ouvert hier une phase de négociation à l'occasion de la venue de Philippe Hersant, président de GHM au conseil d'administration du groupe Nice-Matin. Aussi, si aujourd'hui, mercredi, comme hier mardi, le quotidien ne se trouve pas dans les kiosques ni dans les boites à lettres des abonnés, ce n'est pas le signe d'un durcissement du conflit. C'est en fait que le conseil d'administration s'est terminé tard et qu'il n'était plus possible alors de faire sortir le journal dans de bonnes conditions.

 

Avant de venir à Nice-Matin, Philippe Hersant avait participé dans la matinée à Marseille à un Conseil d'administration de La Provence (GHM est également propriétaire du quotidien marseillais). Là il avait fait part de l'intention du groupe de vendre également le siège de La Provence à Marseille, projet qui n'a pas soulevé les mêmes réactions qu'à Nice chez les salariés (une estimation à 20 M€ a circulé pour le montant de cette cession). A son arrivée au siège de Nice-Matin, vers 14h30, Philippe Hersant a pu mesurer en revanche la mobilisation des salariés niçois contre le projet de vente de leur siège, le grand bâtiment vitrée de la route de Grenoble, face au Nikaïa.

 

Quelque 500 salariés s'étaient mis en grève dans la matinée pour se retrouver tous sur place. Une bonne partie était revêtue du tee-shirt rouge portant l'inscription "Non à la vente". Sur le parvis de l'immeuble, les salariés s'étaient rangés en une double haie entre laquelle le président de GHM est passé tandis que sur le seuil de l'immeuble un tapis de roses rouges avait été déposé. Symboles.

 

Aucun incident cependant n'était à signaler et le conseil d'administration a pu se tenir. Il a même duré beaucoup plus longtemps que prévu et s'est poursuivi dans la soirée. Selon les responsables syndicaux, GHM, au vu de la mobilisation, a fait marche arrière. Philippe Hersant a accepté une remise à plat du projet de vente du siège (on avait parlé auparavant tout juste d'une suspension du projet). Des négociations vont s'engager. Une première réunion est prévue le 5 mai. L'objectif est de trouver des solutions alternatives à la vente du siège pour le développement de Nice-Matin (notamment le renouvellement des rotatives) et celui de GHM. Si aucune solution n'est trouvée d'ici un mois, une revente en bloc du groupe Nice-Matin ne serait pas exclue.

 

Les discussions ont porté également sur un éventuel retour d'Eric Debry, le Pdg, qui a donné sa démission vendredi, refusant de sanctionner deux syndicalistes. Le Codir (Comité de direction de Nice-Matin) a demandé aussi que GHM refuse cette démission. Philippe Hersant ne s'y est pas montré hostile. Mais Eric Debry de son côté a laissé entendre qu'il ne reviendrait que si le projet de cession était enterré. Pour l'instant, l'intérim est assuré par Frédéric Touraille, le directeur général délégué.

 

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