Nice-Matin : nouvel appel d'offres de reprise ouvert le 13 juin

Posté ven 06/06/2014 - 12:10
Par admin

Alors que le groupe Nice-Matin est entré en redressement judiciaire le 26 mai, le Tribunal de Commerce de Nice compte agir vite. Il ouvrira un nouvel appel d'offres de reprise le 13 juin. Les deux repreneurs, Jean Icart et Gilles Périn, dont l'argent n'est toujours pas arrivé, gardent une position prioritaire jusqu'au 11 juin. Les syndicats, quant à eux, peaufinent une reprise en Scop (Société Coopérative et Participative).

Nice-Matin : nouvel appel d'offres de reprise ouvert le 13 juin

C'est une situation nouvelle, inédite et particulièrement pénible, que vivent depuis lundi 26 mai les onze cents salariés de Nice-Matin : celle de la mise en redressement judiciaire du groupe avec la nomination de deux administrateurs, Mes Huertas et Abitbol. Des salariés qui sont passés de la sage attente, en vain, des fonds promis par les deux repreneurs Jean Icart et Gilles Périn, à la colère. Mercredi, deux cents d'entre eux ont ainsi manifesté devant le Palais de Justice de Nice pendant que leurs représentants syndicaux allaient déposer plainte contre leur actionnaire, le Groupe Hersant Média pour "banqueroute", "abus de biens sociaux" et "détournements d'actifs".

La plainte contre GHM confirmée au CE

L'intersyndicale a pointé le fait que le groupe Nice-Matin, depuis son rachat par GHM, a versé annuellement à la maison-mère, 3 M€ de "management fees" pour des services juridiques et informatiques. Des services que les syndicalistes estiment fictifs. Au total en six ans, 18 M€ auraient ainsi été indument versés, soit bien plus que le passif de 6M€ pour lequel le groupe a été précipité en redressement judiciaire.

Cette plainte, ainsi que la suite des événements, ont été présentés hier matin par l'intersyndicale lors qu'un Comité d'Entreprise Exceptionnel. Ainsi, il a été confirmé qu'une plainte avait été déposée. Il a également été fait état de la volonté du Tribunal de Commerce d'aller vite alors que le groupe, mis en période d'observation pour 6 mois, ne pourra assumer seul les salaires de juin (le relais sera pris par l'AGS (Assurance de Garantie des Salaires).

Le projet de SCOP des salariés

Ainsi, dès le 13 juin, soit en fin de semaine prochaine, le Tribunal ouvrira la procédure d'appel d'offres pour la reprise du groupe. Dans ce contexte, les deux repreneurs actuels, disposent encore jusqu'au 11 juin d'une position prioritaire dans la mesure où ils apportent la totalité des 20 M€ promis en février dernier. Ensuite, ils pourront toujours soumissionner, mais se trouveront en concurrence avec d'éventuels autres repreneurs.

Des repreneurs qui pourraient être les salariés eux-mêmes. Les syndicalistes peaufinent actuellement un projet de reprise en SCOP (Société Coopérative et Participative). Le Tribunal de commerce n'y serait pas opposé à une condition cependant : que l'opération puisse être adossée à un financier solide (il est question éventuellement du Crédit Mutuel). D'autres repreneurs potentiels apparaissent également. Les noms qui reviennent dans les couloirs sont ceux, parmi les groupes de presse le Belge Rossel qui serait de nouveau intéressé dans la mesure où le groupe Hersant s'en va ou encore, nouveau dans le dossier, celui du Télégramme de Brest, créateur entre autres du Journal des Entreprises.

D'autres noms circulent

Parmi les possibles repreneurs circulent toujours les noms de l'homme d'affaires libanais Iskandar Safa, propriétaire d'un bon tiers des terrains de Mandelieu, ancien candidat malheureux au rachat de Nice-Matin et de Corse-Matin; de Francis Camérini, adossé cette fois à une branche de la famille Pastor dont le nom avait déjà été cité en fin d'année dernière avant l'arrivée de Jean Icart et Gilles Périn; et puis aussi de Bernard Tapie, propriétaire de la Provence après avoir été à 50% dans Nice-Matin avec GHM. Autant de rumeurs qui devaient commencer à se clarifier avec l'ouverture de l'appel d'offres de reprise.

Les salariés, quant à eux, ne sont pas pour autant rassurés. Leur situation s'est nettement assombrie. Si le groupe Nice-Matin, qui dispose d'actifs solides, sera repris, en revanche, le plan social qui avait été durement négocié risque fort de voler en éclat. Avec en perspective une "casse sociale" cette fois dramatique qu'il est difficile d'évaluer à l'avance.

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Le groupe Nice-Matin : trois sociétés et plus de 1.100 salariés

La société Nice-Matin édite les quotidiens régionaux Nice-Matin (90 000 ex.) et Var-Matin (65 000 ex.). Elle emploie 611 salariés. Nice-Matin détient 50% du capital de la société Corse Presse, qui édite Corse-Matin.

La société Publinice-Services a pour activité principale la distribution des journaux de Nice-Matin. Elle emploie 346 salariés.

La société ECAZ exerce une activité de régie publicitaire pour Nice-Matin. Elle emploie 185 salariés.

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