Nice-Matin racheté par un fonds d'investissement britannique ?

Posté mer 18/07/2007 - 12:55
Par admin

Nice-Matin racheté par un fonds d'investissement britannique ?

Le pôle Sud, qui réunit les quotidiens régionaux du Monde et de Lagardère et dans lequel se trouve Nice-Matin, va-t-il passer dans la main d'un fonds d'investissement britannique ? La question est à l'ordre du jour alors que ce week-end, le fond de pension Mecom a déposé une offre de plus de 300 M€ pour le rachat des quotidiens du pôle Sud. Cette offre se trouve être de 50 M€ supérieure à celle faite par le Groupe Hersant Média qui, jusqu'à présent, semblait être le candidat favori (l'offre de GHM est de l'ordre de 260 M€, pour 75% des parts, le Monde gardant 25%). L'annonce de cette arrivée d'un fonds d'investissement dans le jeu a provoqué une vive réaction de l'ensemble des syndicats (CSTN, CGT, CGC, SNJ, FO et Sud). Dans un communiqué, ils ont déclaré s'opposer à un éventuel rachat par le fonds de pension britannique. Selon eux ce rachat représenterait un "réel danger pour l'avenir de nos titres et de nos emplois".

 

L'entrée en lice d'un nouvel acteur

 

Initialement ce projet de Pôle Sud visait à constituer un pôle de presse quotidienne régionale couvrant une grande partie de la zone sud, de Menton jusqu'à Montpellier. Ce pôle qui rassemble les journaux régionaux du groupe Le Monde (Midi Libre, L'Indépendant, Centre-Presse, Montpellier Plus) et ceux de Lagardère devait passer ainsi sous la houlette du Monde. Mais, la bataille qui a eu lieu pour l'élection du nouveau président du groupe Le Monde a mis fin à cette opération. Jean-Marie Colombani a perdu sa présidence en partie sur ce dossier et le nouveau président élu récemment, Pierre Jeantet a promis de se débarrasser de ces actifs pour améliorer les comptes financiers du groupe. D'où la recherche d'un plan B qui semblait passer en priorité par le Groupe Hersant Média (des négociations étaient en route depuis déjà cinq mois). Cela jusqu'à ce week-end avec l'entrée dans l'arène d'un nouvel acteur.

 

Présidé par David Montgomery, Mecom a fait de la presse régionale son domaine de prédilection. Le groupe a acquis depuis 2005 une bonne centaine de quotidiens locaux et régionaux aux Pays-Bas, en Allemagne, en Pologne, au Danemark, en Norvège et en Ukraine pour plus de 2 milliards d'euros. En France, Mecom a fait une tentative sérieuse en cherchant à s'emparer du pôle Rhône-Alpes de la Socpresse. Mais en dépit d'un prix élevé son offre a été écartée. Le groupe britannique tente ainsi une nouvelle offensive avec le Pôle Sud.

 

"Un scénario catastrophe" selon le SNJ Côte d'Azur

 

La section Côte d'Azur-Corse du SNJ (Syndicat national des journalistes) a qualifié, quant à elle, de "scénario catastrophe" une éventuelle arrivée de Mecom ."La dernière fois que Mecom a tenté de faire main basse sur les journaux de la Socpresse (Le Dauphiné, Le Progrès de Lyon, etc.), c’était en contrepartie d’un business plan de 900 licenciements secs !", s'insurge le SNJ dans un communiqué. "Non seulement, les syndicats, toutes catégories confondues, s’y étaient opposés, mais le "patriotisme économique" du gouvernement Villepin avait alors empêché Mecom - pourtant mieux-disant - de s’emparer de ces journaux.

 

"Aujourd’hui comme hier, clairement, le SNJ et les journalistes dans leur ensemble n’ont rien de bon à attendre d’un fonds d’investissement, totalement étranger aux métiers de l’information, et dont le seul but consiste à faire une opération spéculative. Si d’aventure, ce projet de reprise "ultra libéral" avait quelque risque d’aboutir, le SNJ mettrait tout en œuvre pour s’y opposer. Parce que la presse a une histoire, une mission, un devoir et que nous ne tolérerons pas qu’elle devienne un vulgaire produit".

 

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