Nice-Matin: un accord se dessine sur 148 suppressions de postes

Posté sam 30/11/2013 - 20:31
Par admin

Alors que la date butoir des négociations sur le plan social était fixée au 30 novembre, un accord entre les syndicats et GHM (Groupe Hersant Média) se serait établi jeudi sur le chiffre de 148 suppressions de postes. En revanche, la discussion doit se poursuivre sur le rythme des départs.

Nice-Matin: un accord se dessine sur 148 suppressions de postes

Une action spectaculaire : le 1er novembre dernier, 183 salariés s'étaient couchés sur la route de Grenoble, face au siège du journal, pour symboliser les 183 suppressions de postes qui étaient alors envisagées, chiffre qui est tombé à 148.

Alors que la date limite pour les négociations entre direction et syndicats du groupe Nice-Matin avait été fixée au 30 novembre, un accord sur le nombre de suppressions d'emploi semble se dessiner, même si l'étalement dans le temps de ces départs ne fait pas consensus. Ainsi, le chiffre de 148 suppressions de postes a été avancé jeudi, tandis qu'il était décidé de suspendre les négociations pendant une semaine, le temps que la DRH puisse faire un inventaire plus précis de ceux qui pourraient partir rapidement : salariés proches de la retraite ou qui souhaiteraient se lancer dans la création d'entreprise. Pour favoriser les départs "volontaires", les salariés auront à disposition "une grille d'indemnités" afin de choisir.

Pas encore d'accord sur l'étalement dans le temps des départs

Les syndicats avaient tenté de tenir une ligne de 133 départs en proposant d'autres économies sur un non-paiement des heures supplémentaires (elles seraient récupérées avec un bonus de 25%), sur la suppression des intérimaires, ou sur une réduction de primes d'objectifs exceptionnels. Ces propositions des salariés permettraient une économie annuelle de 2 M€. Philippe Hersant, le patron de GHM (Groupe Hersant Média), qui s'arcboutait sur 183 départs pour réaliser son plan d'économie de 14 M€ sur 2014, a donc revu à la baisse le nombre de départs demandé. Il n'est toutefois pas allé au-dessous de 148 suppressions de postes.

Le nombre de départ retenu permettrait une baisse des charges salariales de 13,2 M€, un peu en deçà des 14 M€ qui étaient réclamés. En revanche, GHM veut que les départs se fassent rapidement sur 12 à 18 mois, alors que les syndicats demandent un étalement sur une période de trois ans. C'est ce point qui resterait encore en discussion.

Les salariés expliquent leur position dans un "tabloïd" de 4 pages

Le bras de fer entre Philippe Hersant et les salariés de Nice-Matin qui avait été marqué la semaine précédente par une grève de deux jours n'est cependant pas forcément terminé. Aujourd'hui, samedi, les salariés ont maintenu la pression. Ils ont distribué dans les principales villes de la Côte un journal 4 pages, tiré à 60.000 exemplaires, rappelant leur combat de "résistants". "Il récidive, on résiste", titraient-ils rappelant la bataille menée en 2010 pour éviter la vente des bâtiments de la route de Grenoble, siège du quotidien. Et d'avertir le "cher Philippe" et le "cher Bernard", en référence à Bernard Tapie, l'autre actionnaire du groupe Nice-Matin, qu'ils comptaient bien continuer à faire leur métier : informer.

Reste aussi à démêler l'écheveau du capital du quotidien. Car le débouclage des parts entre Philippe Hersant et Bernard Tapie, n'a pas encore été juridiquement fait et Bernard Tapie reste à 50/50 avec GHM dans le capital. Cette question devrait être traitée en décembre. Ainsi, selon le magazine L'Express, qui le tient de source syndicale, "les actionnaires Philippe Hersant et Bernard Tapie devraient entériner leur divorce et le partage du groupe le 19 décembre devant le tribunal de commerce de Paris. Ils auraient signé cette semaine un accord préalable, au contenu encore confidentiel".

Et puis, autre problème à régler et non des moindres : c'est celui que souligne l'intersyndicale dans son communiqué. Philippe Hersant, qui devrait reprendre à l'issue du partage des parts, sa position d'actionnaire majoritaire, devra trouver "avant le tout début janvier" une solution pour financer le plan en cours de négociation ou laisser place à "un vrai actionnaire-investisseur capable de relever le défi". Le risque de redressement judiciaire au début de l'an prochain, n'est donc toujours pas écarté pour l'instant.

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