Nice-Matin : une semaine "renversante"

Une semaine renversante pour Nice-Matin, si l'on reprend le slogan de la Foire de Nice. C'est en effet une semaine qui a été marquée par une prise de contrôle tambour battant de Nice-Matin, Corse-Matin et de La Provence par les "nouveaux" propriétaires : Bernard Tapie et la famille Hersant qui sont désormais à parité dans le capital.

Elle a commencé mardi par une visite menée par Bernard Tapie aux trois quotidiens régionaux : Nice-Matin mardi, route de Grenoble; Corse-Matin à Bastia mercredi et La Provence à Marseille jeudi. Elle s'est poursuivie jeudi par des nominations aux postes-clés : Robert Namias pour la direction des rédactions de Nice-Matin, Var-Matin et Corse-Matin, poste assuré jusqu'à présent par Olivier Biscaye; Olivier Mazerolle, qui arrivera le 2 avril aux commandes de La Provence et remplacera Philippe Minard.

Pas de "sureffectif énorme" mais des ajustements à prévoir

Pour Nice-Matin, la visite de mardi a permis non pas de clarifier, mais d'obtenir quelques petites précisions supplémentaires sur la stratégie de la nouvelle direction. Les salariés, qui craignent une restructuration avec des suppressions d'emplois à la clé, ont retenu qu'il n'y aurait pas de "remise en cause générale" des effectifs.

Pour Bernard Tapie, il n'y a pas de "sureffectif énorme". Mais il laisse planer toutefois la menace d'"ajustements à prévoir", ajustements qui devraient être présentés d'ici deux à trois semaines. Dans les couloirs, il était quand même question de la suppression de 20 à 40 postes de journalistes.

Cap sur le bi-média et les services aux lecteurs

Sur la stratégie qui sera menée, quelques points sortent du flou général. Bernard Tapie a de nouveau déclaré qu'il n'interviendrait jamais sur l'éditorial. Il compte accélérer le passage au bi-média à travers une nouvelle organisation et un renforcement du site Internet. Autre élément : la volonté de diversifier les activités en multipliant les services aux lecteurs. Et de donner en exemple le site lancé par son fils, Bernardtapie.com dans le domaine de la renégociation des offres du web (crédit, assurance, téléphonie, automobile, etc.).

Bernard Tapie, dans cette optique de services, envisage également la création par Nice-Matin et La Provence d'écoles de formation aux métiers du commerce. Un dispositif qui serait opérationnel dès la prochaine rentrée. Mais pour en savoir plus, il faudra sans doute attendre le plan de développement qui devrait être présenté d'ici deux ou trois semaines après que Patrick le Lay, ancien PDG de TF1, ait rendu l'audit stratégique sur le groupe de presse.

Robert Namias : toute une carrière dans l'audiovisuel

Nouvel homme fort de Nice-Matin, Robert Namias, tout comme Olivier Mazerolle, est un journaliste qui a fait l'essentiel de sa carrière dans l'audiovisuel et n'a jamais travaillé dans la presse écrite. Agé de 69 ans, il est connu pour avoir été le patron de l'information de TF1 de 1995 à 2008. Il est aussi le père de Fabien Namias, actuel directeur de la rédaction d'Europe 1.

S'il sera sans doute dans son domaine pour le renforcement du multimédia, il lui faudra cependant tenter de remonter les ventes du "papier". Comme pour beaucoup de quotidiens, les ventes de Nice-Matin continuent de s'éroder avec au dernier OJD un recul de 5,5 % (diffusion France payée de 96.000 exemplaires par jour).