Nice: passes d'armes autour de l'"apéro porchetta-rosé" des Identitaires
Les passes d'armes se poursuivent autour de l'organisation d'un "apéro porchetta-rosé", vendredi soir, rue de Suisse à Nice, à proximité d'un lieu de culte musulman. De nombreuses voix de gauche s'élèvent depuis le début de la semaine, contre l'organisation d'une manifestation jugée très provocatrice pour la communauté musulmane. Michel Vauzelle, président de la Région PACA, avait ainsi relayé la demande de Patrick Allemand, premier vice-président de la Région, et demandé l'interdiction de la manifestation. Hier, dans la matinée, la préfecture des Alpes-Maritimes, a rendu son verdict : elle l'a jugée illégale en raison d'une demande tardive, hors du délai de trois jours prévu par la loi.
Christian Estrosi, dans un communiqué envoyé hier en cours d'après-midi, a de son côté condamné "avec la plus grande fermeté ce type de provocation hélas coutumière de ce mouvement extrémiste plusieurs fois condamné et avec lequel certains candidats n’ont pas hésité à s’unir dans la perspective des prochaines élections". Il a rappelé que, "si les responsables du mouvement décident de maintenir cette manifestation, ils s’exposent à des sanctions pénales lourdes, avec un risque de prison ferme (en application de l’article 431-9 du code pénal, soit 6 mois d’emprisonnement et 7500 euros d’amende)". Et de conclure : "j'attends à ce que les lois de la République soient respectées et dans le cadre de notre excellente coopération, la Police Municipale appuiera, si cela s’avère nécessaire, l’action de la police nationale qui interviendra pour faire cesser les nuisances créées par ce groupuscule."
Une deuxième demande déposée "dans les délais" pour samedi
L'affaire ne semble pas pour autant totalement close. Les identitaires de Nissa Rebela continuent à appeler au rassemblement vendredi soir en accompagnant leur appel de photos des prières musulmanes qui se déroulent dans la rue de Suisse, le lieu de culte étant jugé trop petit. Interrogé par le quotidien gratuit Metro, Philippe Vardon, responsable local des Identitaires, annonce d'autre part qu'il a déposé, dans les temps, une deuxième demande de rassemblement pour samedi après-midi (elle est à l'étude à la préfecture). Pour lui, si la préfecture interdit cette seconde demande, cela veut dire une chose : elle craint un trouble à l'ordre public. Et de poser alors dans Metro la question : "Ca voudrait dire que la porchetta gène rue de Suisse, mais pas les prières de rue qui s’y déroulent depuis des mois ?".