NicOx annonce un accord avec Merck
La biotech sophipolitaine a engagé avec le groupe pharmaceutique américain une alliance sur une évaluation des médicaments à base d'oxyde nitrique. Un accord qui redonne une crédibilité au concept deNicOx dont le titre rebondit de près de 20% au Nouveau Marché.
NicOx, la biotech sophipolitaine, a retrouvé des couleurs aujourd'hui. Son titre, au Nouveau Marché de la Bourse de Paris bondissait de 18,64% à 6,05€, (à 12h30) suite à l'annonce ce matin d'une alliance avec le groupe pharmaceutique américain Merck & Co. Une alliance portant sur une évaluation des médicaments à base d'oxyde nitrique, concept qui est à la base même de la stratégie de la start-up azuréenne.Une alliance coordonnée avec un programme de rechercheSur le site de NicOx, un communiqué a été ainsi publié donnant un éclairage sur les termes de l'accord. " Merck évaluera une sélection de molécules donneuses d’oxyde nitrique dont la propriété intellectuelle appartient à NicOx. Selon les termes de l’accord, dont la teneur globale n’a pas été communiquée, NicOx fournira à Merck des molécules donneuses d’oxyde nitrique brevetées. Ces dernières feront l’objet, dans un domaine thérapeutique non divulgué, d’un programme d’évaluation pré-clinique dont la coordination sera assurée par un comité de pilotage conjoint.""Merck dispose du droit de négocier en exclusivité, pendant une période de temps définie, une licence portant sur tous les composés tête de série identifiés au cours du programme de recherche. Dans le cadre d’une telle licence, Merck versera à NicOx un paiement initial, des paiements intermédiaires conditionnés à la réussite d’étapes cliniques préalablement identifiées ainsi que des royalties assises sur les ventes futures des médicaments qui seraient mis sur le marché. Merck prendrait également en charge le financement, au niveau mondial, des coûts futurs de développement et de commercialisation des composés sélectionnés.""Un signe fort de reconnaissance de la technologie" pour Michele GarufiPour le Pdg de NicOx, il s'agit d' "un signe fort de reconnaissance de la technologie propriétaire de donation d’oxyde nitrique développée par NicOx." Un signe qui, ajoute Michel Garufi, "souligne l’intérêt grandissant de l’industrie pharmaceutique pour notre recherche".Un signe de reconnaissance dont NicOx avait bien besoin depuis l'épisode AstraZeneca de février 2003. Le laboratoire anglo-suédois avec lequel un partenariat avait été engagé avait semé une formidable panique parmi les actionnaires en annonçant par communiqué que la molécule AZD3582, la première d'une nouvelle génération de médicaments, n'avait pas satisfait à un test important de phase II relatif aux ulcères gastro-intestinaux. Du même coup AstraZeneca avait mis en réexamen le programme de coopération et n'était plus sûr d'aller jusqu'à la phase de commercialisation du produitUn bon signe, mais...L'affaire avait aussi remis en cause directement le pari de NicOx : exploiter les propriétés de l'oxyde nitrique pour doper les principes actifs et éliminer des effets secondaires (notamment gastriques) de médicaments existants. L'intérêt porté par Merck rassurera-t-il les investisseurs sur la validité du concept ? La bourse en tout cas a salué cet accord. Mais autour de 6€, le titre est loin d'avoir retrouvé les hauteurs qu'il avait l'an dernier (il se négociait aux alentours de 20€) et encore plus loin de ses sommets de mars 2000 quand il approchait les 100 €. Cela même s'il se trouve au-dessus de son plus bas de février (en deux ou trois jours, il était passé de 9,8 à 1,83€!).Les premières réactions des analystes ont été quant à elles plus mesurées. Elles sont du type "wait and see". L'intérêt que Merck porte à NicOx est évidemment un bon signe est-il communément souligné. Mais plusieurs analystes notent que Merck n'a pas décidé pour l'instant d'investir dans tel ou tel composé mais qu'il veut simplement regarder de plus près ce qui se fait. Le doigt est mis aussi sur les "zones non divulguées" de l'accord : le chiffre d'affaires qu'il pourrait engendrer, la durée de l'accord de collaboration de recherche. Le véritable rebond de NicOx risque donc d'attendre d'autres levées d'incertitude : la décision que doit toujours prendre AstraZeneca de mener ou non le projet AZD3582 vers la commercialisation et les choix que fera Merck.