NicOx : le grand coup de frein sur les dépenses!

Posté mer 04/05/2011 - 08:41
Par admin

Les résultats financiers du premier trimestre 2011 le montrent : la biotech sophipolitaine a appuyé à fond sur le frein, suite au refus américain du naproxcinod. Mais elle a tout particulièrement réduit ses frais de R&D (€2,8 millions au cours du premier trimestre 2011, contre €12,3 millions au cours du premier trimestre 2010). Lui reste une solide trésorerie (€100,5 millions) qui peut laisser espérer un rebond.

NicOx : le grand coup de frein sur les dépenses!

Un grand coup de frein sur les dépenses. C'est ce que l'on peut retenir en premier à la lecture des résultats financiers du premier trimestre 2011 que NicOx publie ce matin, mercredi 4 mai. La biotech sophipolitaine, après l'échec en juillet dernier du naproxcinod aux Etats-Unis, son premier candidat médicament, a réduit drastiquement son train de vie. Elle a restructuré ses entités et activités. Le bureau de New-York a été fermé. Le site de Sophia Antipolis a particulièrement souffert également puisque la moitié des postes (une soixantaine de personnes travaillaient alors dans la technopole) a été supprimée.

Des dépenses réduites, mais des pertes toujours importantes

Le résultat se lit dans les chiffres : les frais de recherche et développement, et les frais administratifs et commerciaux se sont élevés à €4,2 millions au premier trimestre 2011, contre €16,2 millions pour le premier trimestre 2010. La société n'en continue pas moins de perdre de l'argent. D'autant plus qu'aucun chiffre d'affaires n'a été reconnu au cours des trois premiers mois de l'année 2011. Pour la même période en 2010, la société avait encaissé €7,4 millions, somme correspondant au paiement initial reçu de Bausch + Lomb dans le cadre de l'accord de licence mondial conclu en mars 2010. Au premier trimestre 2011, ainsi, le total de la perte globale de la période enregistrée par NicOx s'établit à €4,1 millions, contre à €7,2 millions au premier trimestre 2010. NicOx qui depuis sa fondation a levé plus de €600 millions n'en garde pas moins une solide trésorerie : €100,5 millions au 31 mars 2011, contre €107,3 millions au 31 décembre 2010.

"Notre objectif est de préserver notre solide position de trésorerie", souligne d'ailleurs Eric Gastaldi, le directeur financier. "Comme anticipé, suite à la restructuration mise en oeuvre à la fin de l'année 2010, nos dépenses du premier trimestre de cette année ont été significativement réduites par rapport à la même période de l'année dernière."

La Recherche et Développement plonge

Les analystes ne manqueront cependant pas de s'interroger sur la forte baisse des dépenses de R&D, le cœur de métier d'une biotech. Elles totalisent €2,8 millions au cours du premier trimestre 2011, contre €12,3 millions au cours du premier trimestre 2010. Et de plus, en 2011, elles correspondent principalement à des dépenses de personnel relatives aux activités accomplies dans le cadre de la demande d'Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) pour le naproxcinod soumise en Europe. Une activité qui n'aura plus lieu d'être puisque NicOx a retiré le dossier européen de demande d'Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) pour le naproxcinod après que le Comité des Médicaments à Usage Humain (CHMP) a indiqué qu'il n'adopterait pas un avis officiel positif sur la base des informations soumises.

Quant aux effectifs de R&D, ils ont déjà fondu. Du 31 mars 2011, le groupe employait 41 personnes en recherche et développement, contre 80 personnes à la même date en 2010.

Les priorités stratégiques de NicOx

Assise sur sa trésorerie, NicOx peut continuer. Mais son élan est pour l'instant cassé. L'heure n'est plus à la création d'un groupe pharmaceutique mondial. La société, faute de pouvoir commercialiser rapidement son premier médicament, a désormais établi les priorités stratégiques suivantes : évaluer des produits et sociétés à acquérir, rechercher de nouveaux partenariats pour certains programmes de Recherche et Développement, poursuivre les activités de recherche dans les domaines les plus prometteurs, évaluer différentes options pour le naproxcinod en Europe avec l'assistance de Ferrer et finaliser la soumission du dossier d'appel auprès de la FDA.

Mais aujourd'hui, les temps sont durs pour ce qui était (et peut encore le rester) l'un des plus beaux espoirs de biotech français.

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