NicOx : plantée depuis un an, la biotech reste riche

Posté lun 01/08/2011 - 11:14
Par admin

Depuis le refus du Naproxcinod aux Etats-Unis, sa molécule phare dans le traitement de l'arthrose, la biotech sophipolitaine se trouve en panne. Elle n'en garde pas moins un véritable trésor de guerre : 97,2 M€ à fin juin 2011, ce qui lui permet d'envisager sa transformation en société commerciale à travers l'acquisition de produits et de sociétés, tout en faisant appel à la décision américaine.

NicOx : plantée depuis un an, la biotech reste riche

Il y a des coups dont on ne se remet pas rapidement. Celui qu'a reçu l'an dernier la biotech sophipolitaine NicOx, quand son premier candidat médicament, le naproxcinod, n'a pas obtenu son agrément aux Etats-Unis, est de ces coups qui remettent en cause le fondement même d'une société. NicOx s'était lancé sur un concept qui a permis de lever en plusieurs opérations plus de 600 millions d'euros : créer de Nouvelles Entités Moléculaires (NEMs) pour le traitement potentiel des maladies inflammatoires, cardiométaboliques et ophtalmologiques en jouant un procédé de libération d'oxyde nitrique. Mais faute d'avoir obtenu le feu vert de la FDA (Federal Drug Administration), les portes du marché américain se sont fermées en juillet 2010. Il a fallu alors brutalement changer de stratégie. C'est ce revirement total d'une société de Recherche et Développement en une société commerciale qui s'opère depuis un an et qui s'est traduit dans les comptes du premier semestre 2011 publiés récemment.

Premier élément : NicOx reste riche. Elle garde une partie de son trésor de guerre. Sa trésorerie et équivalents de trésorerie s'élève à 97,2 M€ à la fin du mois de juin 2011 (contre 107,3 ME fin 2010). Bien des biotechs seraient heureuse de détenir un tel montant de "cash"! Elle a aussi drastiquement réduit son train de vie, supprimant la plus grande partie de sa R&D (l'équipe de Sophia Antipolis a ainsi été réduite de moitié, passant de 50 à un peu plus de 20 personnes). Du coup les pertes se sont réduites : la société a affiché une perte nette de 7,8 M€ au 1er semestre, sous le coup de 8,8 M€ de frais, ce qui est près de 5 fois moins que les 36,4 M€ de dépenses sur le 1er semestre 2010. Reste quand même un gros problème : elle n'a enregistré aucun chiffre d`affaires dans les six premiers mois 2011. Zéro  contre 7,4 M€ pour la même période en 2010 (le paiement initial de Bausch + Lomb dans le cadre d'un accord de licence mondial signé en mars 2010).

Riche biotech en panne depuis un an, NicOx se doit aujourd'hui d'éviter de brûler peu à peu son "cash" jusqu'à épuisement. Michele Garufi, le Pdg, a précisé un peu plus le plan B mis en place suite au refus américain. "Nous poursuivons la recherche d'opérations pour créer de la valeur en transformant NicOx en entité commerciale via l'acquisition de produits à un stade de développement avancé ou de sociétés complémentaires", a expliqué Michele Garufi. "Nous souhaitons également identifier de nouvelles alternatives pour optimiser le potentiel de notre plate-forme de recherche de libération d'oxyde nitrique. Nous espérons informer le marché sur nos progrès au cours du second semestre 2011."

"Les dirigeants souhaitent transformer Nicox en une société commerciale, c'est-à-dire avec un réseau de distribution et un portefeuille de produits. Le management envisagerait donc l'acquisition directe ou sous forme de licence d'un portefeuille de produit qui correspondrait à l'expertise développée par la société", a commenté Portzamparc, cité par Tradingsat.com. La société de bourse évoque notamment la possibilité d'investissement dans l'ophtalmologie qui "semble bien correspondre aux desiderata du management".

L'autre volet de la stratégie, à plus long terme, tient dans l'appel à la décision de la FDA américaine. Un appel qui a été engagé fin juillet, il y a trois ou quatre jours, dans le cadre de la procédure concernant le règlement des litiges appelée Formal Dispute Resolution et qui risque de prendre du temps. C'est la seule porte de sortie pour le naproxcinod alors qu'en avril dernier, le laboratoire a retiré sa demande d'homologation du traitement en Europe suite à un négatif rendu par un comité d'experts de l'Agence européenne du médicament. Le court terme tient donc dans l'acquisition de sociétés. Ce que lui permet aujourd'hui sa trésorerie pléthorique.

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