Nortel France : avis négatif pour le plan de restructuration

Posté jeu 02/01/2003 - 00:00
Par admin

Le Comité Central d'Entreprise de Nortel France, au vu du rapport d'expertise, a estimé "qu'il n'y avait pas de justification économique à ce projet de compression des effectifs". Un projet qui concerne 35 des 74 salariés de l'implantation sophipolitaine.

Les fêtes de fin d'année ont eu un goût amer pour les employés de Lucent Sophia qui travaillaient dans la division de téléphonie mobile. Les 42 employés qui se trouvaient dans les bureaux des Algorithmes ont reçu un peu avant Noël leur lettre de licenciement. Une lettre qui matérialisait le énième plan social annoncé par le groupe en octobre (voir l'article de SN.com "Lucent supprime 42 emplois de plus sur Sophia"). Les employés de Nortel Sophia, visés eux aussi par un plan de restructuration, ont en revanche pu bénéficier d'un petit sursis. Ils ont reçu, dans leur lutte pour préserver leur emploi, l'appui du Comité Central d'Entreprise conforté par le rapport d'expertise concernant le projet de restructuration et de compression des effectifs sur la France de l'équipementier canadien.Le 30 octobre 2002, les 74 employés de Nortel qui restaient encore sur le site de Sophia (ils étaient près de 250 à la fin de 2000 avec en plus 120 sous-traitants) avaient en effet reçu la notification d'un nouveau plan social qui touchait également la technopole. La moitié des effectifs, ainsi, devait être supprimée (voir l'article de SN.com "Nortel Sophia : la moitié des effectifs supprimés !"). Peu avant Noël, une nouvelle réunion avait été organisée à Paris pour la présentation du rapport de l'expert sur le projet de restructuration de Nortel France, projet qui comprend Sophia et qui concernera au total 170 personnes (218 suppressions étaient prévues au départ) dont 35 sur la technopole (soit deux suppressions de postes de moins que prévu)."La conclusion de l'expertise", note Stéphane Pérez, Délégué Syndical CFE-CGC - CFE-CGC Union representative de Nortel Sophia, " était qu'il n'y avait pas de justification économique à ce projet de compression des effectifs. Le Comité Central d'Entreprise a aussi proposé à la société une révision du Livre 4. Mais la société a refusé". Dans ses conclusions, le CCE, en conséquence, a réitèré "solennellement à la direction sa demande de revoir son projet de restructuration et de compression des effectifs et de présenter un nouveau projet d'entreprise qui tient compte des critiques formulées par le rapport de l'expert et les représentants du personnel en séance". Le CCE a aussi formulé à l'unanimité des six membres, un avis négatif sur ce projet de réorganisation, constatant qu'en l'état actuel, le projet de réorganisation n'est pas susceptible de fonder la moindre suppression d'emploi.Cet avis négatif ne suspend pas pour autant le plan de restructuration. Mais il laisse à l'Inspection du Travail de valider le plan. Un schéma qui ne réduirait pas forcément le nombre de suppressions de postes mais qui pourrait avoir une influence sur le montant des indemnités. Compte tenu des délais impartis par la Loi de Modernisation Sociale, la prochaine réunion du CCE de Nortel aura lieu le 14 janvier 2003. Trois réunions espacées de 21 jours suivront ensuite à partir de fin février. La notification des licenciements pourrait ainsi se faire en avril pour des licenciements qui interviendrait fin juin-courant juillet (sauf pour les plus de 50 ans qui bénéficient d'un préavis de six mois). Ce qui laisse aux salariés concernés un petit sursis et un peu d'espoir. La question reste cependant toujours posée sur la pérennité de l'implantation sophipolitaine de Nortel, une fois l'implantation réduite à moins de quarante personnes.

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