Nouveau revers dans les urnes pour Silvio Berlusconi en Italie

Posté mar 14/06/2011 - 15:36
Par admin

Non au nucléaire, non à la privatisation de l’eau, non à l’immunité judiciaire sur mesure pour le président du conseil. Seize ans après, la démocratie directe reprend ses droits en Italie et impose un camouflet au chef de gouvernement dont la politique est de plus en plus contestée.

Le referendum d’initiative populaire, organisé les 12 et 13 juin, en Italie a confirmé le divorce des Italiens avec leur chef du gouvernement. Près de 27 millions de citoyens, 54,8% des électeurs, en comptant les Italiens de l’étranger, sont allés voter alors que Silvio Berlusconi avait pris le parti de ne pas y aller.

Par un oui massif (95% des votants) aux quatre questions posées, ils ont affirmé leur refus d’un retour au nucléaire, prévu par le gouvernement, à l’horizon 2014, dans le nouveau plan énergétique national. Ils ont aussi donné un sérieux coup de frein au programme de privatisation programmé pour la gestion de l’eau (60% du secteur est encore sous gestion publique). Enfin, ils ont demandé l’abrogation de la loi permettant aux ministres et au président du conseil de ne pas se présenter devant les juges, un texte sur mesure adopté par le parlement pour éviter à Silvio Berlusconi d’être entendu à l’occasion des quatre procès en cours qui le concernent pour des affaires sans lien direct avec ses fonctions ministérielles. 

Le réveil du citoyen

La campagne, orchestrée sur les places publiques et sur les réseaux, pour contrer le service minimum des media audiovisuels contrôlés par Silvio Berlusconi, révèle une Italie qui se réveille. Cette victoire de la démocratie directe souligne la désaffection à l’égard de partis politiques en déliquescence. A droite, des électeurs de la Ligue du Nord ont choisi d’aller voter oui malgré les consignes, à gauche le front du refus semble être pour le moment la seule stratégie possible à défaut d’un véritable accord sur un programme commun de gouvernement.

L’opposition ne déposera pas de motion de censure, le 22 juin, lors de la présentation d’un gouvernement, qui a été remanié il y a quelques semaines, et dont le président de la république a exigé qu’il se soumette au vote du parlement. Combien de temps la coalition de droite va-t-elle résister ? En coulisse, les élections anticipées ne sont plus un sujet tabou. La législature en cours a encore deux ans devant elle, mais dans un contexte économique difficile pour la Péninsule, et qui suppose des mesures exigeant un consensus, l’échéance pourrait être anticipée à 2012.

Christiane Navas

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