Nuri Bilge Ceylan décroche la Palme d’Or pour « Winter Sleep »

Posté dim 25/05/2014 - 20:01
Par admin

Nuri Bilge Ceylan a décroché hier la Palme d’Or au Festival de Cannes pour « Winter Sleep ». Un film racontant la confrontation entre un comédien à la retraite et sa jeune épouse qui cherche enfin à se réaliser par elle-même. Un huis-clos captivant qui laisse de la place pour de superbes images de paysages grandioses. En récompensant le cinéaste Turc, Jane Campion et son jury n’ont pas commis de faute de goût, même si d’autres choix auraient été tout aussi légitimes au vu de l’exceptionnelle qualité des films en compétition cette année.

Nuri Bilge Ceylan décroche la Palme d’Or pour « Winter Sleep »

Présidé par Jane Campion, le jury du 67ème Festival de Cannes a décerné hier la Palme d’Or au film «Winter Sleep » (Sommeil d’Hiver) de Nuri Bilge Ceylan. La récompense suprême pour ce cinéaste turc qui avait déjà été distingué à 3 reprises sur La Croisette, obtenant le Grand Prix en 2003 pour « Uzak » et en 2011 pour « Il était une fois en Anatolie », ainsi que le Prix de la Mise en scène en 2008 pour « Les Trois Singes ».  Fidèle à son habitude, Nuri Bilge Ceylan prend son temps (3H15) pour nous raconter, dans « Winter Sleep », l’histoire d’Aydin, un comédien à la retraite qui a repris les rênes de l’hôtel familial en Anatolie Centrale, dans un petit village de Cappadoce dont les habitations troglodytes attirent les touristes l’été. Un hôtel quasi déserté l’hiver et qui, à mesure que la neige recouvre la steppe, devient le théâtre du déchirement entre Aydin et sa jeune épouse dont il s’est éloigné sentimentalement depuis longtemps. Une femme qui cherche à mener un projet humanitaire pour avoir enfin un but dans la vie, mais qui va se heurter à son mari dont la personnalité l’étouffe, même lorsqu’il est animé de bonnes intentions.

Un film admirable

Avec ce huis-clos psychologique, qui laisse tout de même de la place pour de superbes images de paysages grandioses, Nuri Bilge Ceylan démonte les certitudes d’Aydin qui se voit comme un intellectuel éclairé, mais se montre impitoyable face à la détresse de ses locataires en retard de loyer. Même si « Winter Sleep » n’est pas véritablement grand public, c’est un film admirable qui ne sombre pas dans le contemplatif, un défaut qui a été souvent reproché au cinéaste turc. Au vu de la très grande qualité des films en compétition cette année, d’autres choix auraient été tout aussi légitimes. Notre cœur penchait d’ailleurs plutôt pour « Mommy » de Xavier Dolan, mais le jury n’a pas commis de faute de goût en récompensant Nuri Bilge Ceylan. Cette Palme d’Or sera sans doute l’occasion à de nombreux spectateurs du monde entier de découvrir avec plaisir ce grand cinéaste qui a toute sa place au palmarès du Festival de Cannes. 

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