Parfums : attention danger ! selon Greenpeace

Posté ven 11/02/2005 - 00:00
Par admin

L'association publie sous le titre choc "Parfum de scandale" une étude sur la composition de 36 parfums de renom qui conclut à la présence de substances chimiques dangereuses pour la santé dans la plupart d'entre eux. Un nouveau défi en vue pour l'industrie grassoise du parfum.

Voila une enquête qui risque de poser des problèmes à tout le secteur de la parfumerie de Grasse. Il s'agit du dossier qu'a publié hier jeudi sur son site, l'association Greenpeace sous le titre très provocateur de "Parfum de scandale" (lire les résultats complets de l'enquête). Selon Greenpeace, qui publie son brulôt à quelques jours de la Saint-Valentin et lui donne aussi le nom de "My Toxic Valentine", l'étude réalisée par un laboratoire hollandais aurait montré que de nombreux parfums de renom recèlent des substances chimiques dangereuses pour la santé.Quantifier l'usage de deux groupes de substances chimiques potentiellement dangereux"L’objectif de cette enquête était de quantifier l’usage de deux groupes de substances chimiques – les phtalates et les muscs synthétiques – dans une sélection aléatoire de marques de parfum écrit Greenpeace. Pour ce faire, il a été "commandé à un laboratoire indépendant une recherche analytique de ces deux familles de composés chimiques sur 36 marques d’eau de toilette et d’eau de parfum. Les résultats confirment que plusieurs muscs de synthèse, et plus particulièrement les muscs polycycliques galaxolide (HHCB) et tonalide (AHTN), et plusieurs phtalates, surtout le diéthyl phtalate (DEP), sont très largement utilisés par l’industrie du parfum. Ceci suggère que l’usage régulier de la plupart des parfums du commerce contribue de manière substantielle à l’exposition quotidienne des individus à ces substances chimiques, dont certaines sont des contaminants reconnus du sang et du lait maternel".Et ce n'est pas tout pour Greenpeace. "De plus, des preuves s’accumulent pour confirmer les propriétés de perturbation hormonale de certains muscs. Dans ce contexte, nos résultats plaident en faveur d’une législation qui exige le remplacement des substances dangereuses par des alternatives plus sûres. Le développement en cours de la nouvelle réglementation chimique communautaire REACH (Enregistrement, Evaluation et Autorisation des Produits Chimiques) fournit l’opportunité de mettre en place les conditions d’une telle substitution, une contribution vitale à la protection des citoyens face à l’exposition aux substances dangereuses."Renforcer la directive européenne REACH (Enregistrement, Evaluation et Autorisation des Produits Chimiques)Sur le site de Greenpeace on trouvera les résultats de l'étude sur la composition des 36 parfums et eaux de toilette avec les tests, parfum par parfum et substance chimique par substance chimique ainsi que toute la documentation dont se sont inspirés les auteurs de l'étude. La solution que pousse l'association, c'est un renforcement de REACH. "La proposition REACH actuelle, publiée par la Commission en Octobre 2003, a malheureusement souffert d’un lobbying intensif de l’industrie. Elle contient une échappatoire qui autoriserait la poursuite de l’usage d’une “substance extrêmement préoccupante” en dépit de l’existence d’alternatives plus sûres. Greenpeace pense que, pour nous protéger de l’exposition à des substances dangereuses, REACH ne doit pas accorder d’autorisation à l’usage de substances « extrêmement préoccupantes », sauf en l’absence d’alternative disponible lorsqu’un besoin sociétal essentiel justifie une telle utilisation. C’est le principe de substitution."Si certaines entreprises se sont montrées sensibles à la prise de conscience croissante des consommateurs sur les substances de synthèse dans leurs articles avec des politiques de substitution des substances dangereuses, cette approche individuelle ne suffit pas. Greenpeace plaide aussi pour un renforcement de la réglementation. "REACH doit nous procurer les structures juridiquement contraignantes pour faire de la politique chimique européenne un pilier de la précaution et un moteur de l’innovation. Un défi réside maintenant entre les mains de nos représentants élus et des ministères compétents : renforcer REACH pour nous protéger des substances dangereuses dans notre vie quotidienne". Un défi qui risque de devenir aussi celui de l'industrie du parfum dont la France avec Grasse est leader mondial.

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