Pégomas : la justice dit non au projet de Village de marques

Posté jeu 14/05/2015 - 12:16
Par admin

La Cour Administrative d’Appel de Marseille a annulé l'autorisation du projet de construction, sur Pégomas, d'un ensemble commercial de près de 14 000 m² (un investissement de 200 M€). Porté par Kaufman & Broad, le projet, qui avait obtenu en janvier 2014 le feu vert de la CNAC (Commission nationale d'aménagement commercial) s'était heurté notamment à une vive opposition de Cannes.

Pégomas : la justice dit non au projet de Village de marques

La nouvelle est tombée mardi soir : la Cour Administrative d’Appel de Marseille a annulé l'autorisation du projet de construction, sur la commune de Pégomas, d’un ensemble commercial de près de 14 000 m² comportant principalement un village de marques de près de 13.000 m². C'est aussi un sérieux coup d'arrêt qui est donné à ce projet pour lequel le promoteur Kaufman & Broad pensait encore, début mai, pouvoir déposer le Permis de construire prochainement après plusieurs années de péripéties administratives.

Situé en bordure de Siagne, sur le site de l’actuelle carrière Mul, à deux pas de l’école élémentaire Marie-Curie, le projet, communément appelé "Village de marques de Pégomas" regroupe sur près de 14.000 m2 quelque 105 boutiques, un hôtel 3 étoiles, un appart-hôtel, plusieurs restaurants, 210 logements, un bowling, une Maison des Parfums. Le tout avec 13.821m2 de surface de vente, dont 12.864 m2 pour le village outlet et 957 m2 pour le commerce de proximité avec un parking de plus de 2.500 places sur un terrain de 16 ha dont 10 ha d’espaces verts. L'investissement annoncé approche les 200 M€ et 600 emplois étaient promis avec l'ouverture du centre commercial prévue pour 2018.

Soumis à l'avis de la CDAC (Commission départementale d'aménagement commercial) en septembre 2013, le projet avait été vivement attaqué par Cannes, ville toute proche. Alors premier adjoint au maire, David Lisnard avait alors émis à cette occasion un avis très défavorable. De même, la CCI Nice Côte d'Azur avait motivé son refus par un souci de cohérence territoriale, d'équilibres commerciaux et d'infrastructures de transports.

Retoqué le 13 septembre 2013 par la CDAC pour des raisons notamment d'insuffisance de desserte routière, le projet avait pourtant obtenu en janvier 2014 devant la CNAC (Commission Nationale d'aménagement commercial) le feu vert qu'il n'avait pu avoir au niveau départemental. Les adversaires du projet n'en ont pas désarmé pour autant et voient aujourd'hui leur position confirmée par la justice.

David Lisnard, maire de Cannes : "Une bonne nouvelle pour les paysages"

Pour David Lisnard, aujourd'hui maire de Cannes, c'est "une bonne nouvelle pour les paysages et les commerces de proximité de notre agglomération". Dans un communiqué, il note qu'un "énième centre commercial supplémentaire, dans une zone jusqu'alors non urbanisée, aurait nui d'une part à l'environnement dans la vallée de la Siagne que nous nous attachons à protéger, d'autre part aux commerçants de proximité, à La Bocca notamment et en centre-ville, que je défends depuis toujours.

De plus, la problématique des transports n’ayant pas été prise en compte, le principal accès au site par l’A8 est déjà saturé aux heures de pointe, les accès routiers sont sous-dimensionnés, et l’insertion dans les réseaux de transports collectifs est quasiment inexistante.

Dans un bassin de vie aux espaces rares, dans un département très dense en surfaces commerciales, dans une région aux transports saturés, nous ne pouvons plus accepter des aménagements de type années 70 sur des terrains extérieurs aux secteurs déjà urbanisés (où les petits commerces sont à relancer ou dynamiser), des opérations telle celle contrecarrée aujourd'hui conçue pour "aspirer" les automobiles et donc encombrant encore plus nos routes, détruisant nos paysages avec la multiplication d'enseignes partout identiques. Ce sont des projets archaïques, d'autant qu'on insiste toujours sur les emplois créés, mais jamais sur les emplois supprimés."

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