Peter Handke et La Femme gauchère au Théâtre de Nice

Posté mer 20/03/2013 - 23:11
Par admin

Acte II en quelque sorte pour Christophe Perton qui, après Souterrainblues en novembre, présente jusqu’à samedi une nouvelle adaptation d’une oeuvre de Peter Handke « La Femme gauchère », l’un de ses plus célèbres romans porté aux nues dans les années 70 par le mouvement féministe qui voyait dans le parcours semé d’épreuves de son héroïne qui, sur un coup de tête, demande à son mari de la laisser vivre seule, le symbole de la libération de la femme. C’est cette sorte d’expédition dans l’inconnu que suit pas à pas Peter Handke dans La Femme gauchère.

Peter Handke et La Femme gauchère au Théâtre de Nice

Judith Henry et Olivier Werner dans "La Femme gauchère" (DR)

Après Souterrainblues en novembre, le Théâtre National de Nice accueille jusqu’à samedi une nouvelle pièce de Peter Handke mise en scène par Christophe Perton, un habitué des adaptations du dramaturge allemand qu’il considère comme l’un de nos auteurs les plus essentiels avec une œuvre baignant d’une tonalité particulière. Pour lui, la force d’Handke réside dans sa capacité d’observer et de retranscrire avec la minutie d’un entomologiste. Une force que l’on retrouve dans La Femme gauchère, l’un de ses plus célèbres romans qu’il a lui-même porté à l’écran en 1978 avec Edith Clever, Bruno Ganz et même Gérard Depardieu.  La pièce relate l’histoire d’une femme semblant vivre une vie parfaite dans un loft confortable, sans problème de banque ou de sexe, mais qui un jour, sur coup de tête, demande à son mari de la laisser vivre seule avec son petit garçon. Elle quitte alors toutes formes de dépendances aux hommes et entreprend un parcours semé d’épreuves vers sa libération.

Une expédition dans l’inconnu

Pour cette femme, c’est une expérience violente, radicale, qui lui fait goûter l’amertume de la solitude la plus profonde, celle de se retrouver sans fard avec soi-même. Une sorte d’expédition dans l’inconnu que va suivre pas à pas Peter Handke. La Femme gauchère montre la solitude nouvelle connue par beaucoup de femmes à la suite de la libération sexuelle des années 70, mais aussi de leur émancipation et de l’augmentation du nombre des divorces. Si à l’époque, le roman et le film étaient souterrainement habités par le mouvement féministe, Christophe Perton n’a pas voulu traiter du féminisme même si celui-ci infuse le spectacle. Pour lui l’héroïne incarnée par Judith Henry n’a rien d’une révolutionnaire, mais est une femme très commune sans aspirations particulières qui, suite à une sorte d’illumination, saisit  l’opportunité d’exister par elle-même et de se libérer de la part aliénante du couple et des conventions auxquelles elle s’était pliée jusqu’alors. Ce qui est beau c’est qu’elle contamine son entourage, les gens qu’elle croise, et que la fable veut que l’expérience conduise alors chacun à une sorte de révélation.

La Femme gauchère de Peter Handke – Mise en scène de Christophe Perton. Théâtre National de Nice. Mercredi 20, vendredi 22 et samedi 23 mars à 20h30. Jeudi 21 mars à 19h30.

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