Pétition "Sauvons la recherche" : la fronde des chercheurs français

Posté lun 12/01/2004 - 00:00
Par admin

Dénonçant une "politique d'abandon de l'Etat" qui menace le secteur de la recherche publique, la pétition, lancée le 7 janvier autour du noyau du CNRS et de l'INSERM, a déjà été signée par plus de 4.000 scientifiques qui réclament la tenue d'assises nationales de la recherche.

Rarement une fronde de chercheurs n'aura connu une telle rapidité de propagation a constaté Le Monde dans l'article "Les chercheurs mobilisés contre la politique d'"abandon de l'Etat". En effet. Cette pétition lancée le 7 janvier pour dénoncer la situation des laboratoires avait déjà été signée samedi par plus de 4.000 scientifiques dont certains figurent parmi les grands noms de la recherche française (voir le texte de la pétition et les noms des premiers signataires sur le site http://recherche-en-danger.apinc.org). Liste qui continue de s'allonger.Ces chercheurs, à partir du noyau de l'INSERM et du CNRS, mettent le doigt sur l'écart entre le discours officiel et la réalité des laboratoires. Une réalité budgétaire qui les oblige à geler projets et embauches. Cette fois, aussi, les scientifiques mettent carrément en jeu leur poste : ils menacent de démissionner de leurs fonctions de direction si rien n'est fait pour rattacher la réalité aux discours. Un discours officiel qui est autant plus rassurant que lors de ses voeux aux forces vives de la nation, le président de la République a annoncé un "plan national" destiné à donner "une impulsion nouvelle à l'effort de recherche et de développement". Mais depuis deux ans, le monde des chercheurs a constaté qu'un tel fossé se creusait entre les promesses et la réalité des moyens qui lui sont donnés pour travailler, que le mouvement de protestation est parti le lendemain même de cette annonce."A l'aube du XXI siècle, la France a besoin d'une recherche vigoureuse. Cette activité est indispensable aux innovations de demain, au développement économique de notre pays, ainsi qu'à son rayonnement culturel" est-il écrit dans la pétition. "Dans la conjoncture actuelle, les pays qui ne maintiendront pas un outil de recherche d'excellence seront incapables de suivre l'accélération de l'évolution économique associée à la production des connaissances. Plus grave encore, ils deviendront rapidement incapables de former les jeunes générations de manière compétitive. Ils entreront donc dans une dépendance économique difficilement réversible". "Croire que l'on peut limiter la recherche à quelques axes prioritaires pour la société, c'est entrer dans une logique de sous-développement". Et d'ajouter qu'"en dépit du discours officiel affirmant que la recherche est une priorité nationale, le gouvernement français est bel et bien en train de fermer le secteur de la recherche publique sans même se rendre compte qu'il n'y a rien pour la remplacer." En conclusion, les pétitionnaires en appellent à Claudie Haigneré pour l'organisation d'Assises nationales de la recherche. A l'image d un colloque "historique" à Caen en 1956 qui avait débouché, dans les années 60, sur un spectaculaire renouveau de la recherche française.

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