Planck : la fin d’une mission scientifique sans précédent
Lancé le 14 mai 2009, le satellite Planck, construit sous maîtrise d’œuvre du Cannois Thales Alenia Space, achève aujourd'hui sa vie en orbite. Il aura réussi une mission inimaginable : photographier l’univers tel qu’il était 380 000 ans après le Big Bang, il y a 14 milliards d’années. Chapeau.
Carte de la température du rayonnement fossile sur tout le ciel réalisée par la collaboration Planck à partir des données recueillies par les instruments HFI et LFI du satellite. L’échelle de couleur est en millionièmes de degré : c’est l’écart par rapport à la température moyenne de -270.425 ℃ mesurée par le satellite COBE en 1992. Crédits : ESA - collaboration Planck
Il représente une aventure incroyable. Inimaginable : photographier l’univers tel qu’il était 380.000 ans après le Big Bang, il y a 14 milliards d’années. C'était la mission du satellite Planck. Il l'a remplie. Lancé le 14 mai 2009, en même temps que Herschel, cet observatoire scientifique construit sous maîtrise d’œuvre Thales Alenia Space aura eu une durée de vie de près de 4,5 ans, soit plus de 2,5 fois son espérance de vie initiale. Il avait mis fin à ses observations le 14 août 2013 et c'est sa vie en orbite qui s'achève aujourd'hui. Herschel, dédié à l'exploration de l'univers froid, avait quant à lui pris sa retraite en avril dernier.
Partie intégrante de la mission scientifique conjointe Herschel-Planck, ce bijou de très haute technologie considéré, avec Herschel, comme l’un des satellites les plus complexes jamais réalisé en Europe, a été développé par une équipe industrielle menée par Thales Alenia Space pour le compte de l’Agence Spatiale Européenne (ESA).
Premier satellite Européen consacré à l’étude du “bruit de fond cosmologique”, Planck a étudié le rayonnement cosmologique en mesurant les fluctuations de température de la totalité de la sphère céleste. Le grand télescope de Planck a capté le rayonnement du fond du ciel et l’a dirigé vers deux ensembles de radiodétection qui ont converti les signaux en température. Ces détecteurs, extrêmement sensibles, ont pu enregistrer des variations de température du fond de ciel de l’ordre du millionième de degré. C'est comme cela que Planck a pu donner une photographie de l’univers juste après le Bing Bang.
Le satellite a balayé 5 fois de suite l’intégralité de la voûte céleste avec une capacité à discerner des détails fins et une sensibilité en température bien supérieure à celles de ses prédécesseurs grâce à son télescope géant d’un diamètre de 1,5 m ainsi que deux instruments élaborés par des astronomes dans l’ensemble de l’Europe. Cette mission ambitieuse qui s'achève reste sans équivalent à ce jour. Elle ouvre la porte à d'autres aventures dans l'espace. "Notre prochain challenge porte sur les 2 missions d’exploration Exomars (2016 et 2018), dont le point d’orgue consistera à sonder le sol martien jusqu’à 2 mètres sous la surface. Ce sera une première mondiale à cette profondeur", souligne Jean-Jacques Juillet, Directeur des programmes Européens chez Thales Alenia Space.
Le satellite Planck lors de son assemblage dans les salles blanches de Thales Alenia Space.