Pôle Solutions Communicantes Sécurisées : tensions est-ouest

Posté ven 05/05/2006 - 00:00
Par admin

Sur la Côte, industriels, universitaires et chercheurs concernés ne sont pas toujours contents de la façon dont fonctionne le pôle SCS. Un mécontentement qui pourrait s'exprimer lors de la réunion du Conseil d'administration de l'association du pôle mardi 9 mai à Rousset.

Dans le pôle SCS (Solutions communicantes sécurisées), la tension monte entre l'est et l'ouest PACA (entendez entre Côte d'Azur et Bouches-du Rhône). Certes, depuis le départ, l'apprentissage de la collaboration entre les deux parties de la région ne s'est pas fait sans quelques petits heurts. Mais, à l'orée de la réunion du Conseil d'administration de l'association du mardi 9 mai dans les locaux de STUniversity à Rousset, le mouvement de mécontentement grandit chez certains industriels azuréens, ainsi que chez les universitaires et institutions de recherche quant à la façon dont fonctionne le pôle. Et certains pourraient dire tout haut ce que beaucoup d'Azuréens pensent tout bas lors de cette réunion au cours de laquelle il est prévu entre autre de mettre au point la nouvelle stratégie du pôle et de redistribuer les rôles.Les raisons du mécontentementLes raisons de ce mécontentement ? Elles se cristallisent autour d'une façon jugée trop directive, pour ne pas dire "monolytique", de la gestion du pôle par l'équipe opérationnelle. Quelques exemples ont choqué. Ainsi pour le vote du budget en février, les membres du conseil d'administration n'ont pris connaissance des dispositions du budget que lors de la réunion, soit pratiquement au moment de voter, sans avoir la possibilité donc d'étudier les chiffres. Dans les plus petites communes de France, les conseillers municipaux ont pourtant droit de recevoir en avance les projets de délibérations pour avoir le temps d'y réfléchir, regrettent certains. Plusieurs membres du conseil d'administration d'ailleurs s'étaient abstenus pour cette raison lors du vote du budget.De même mardi, les membres du conseil d'administration auront à voter sur la nouvelle stratégie sans même avoir pu y réfléchir puisque, aujourd'hui vendredi, ils ne savaient toujours pas quelles seraient ces nouvelles orientations stratégiques. Ceux qui collaborent pôle et qui sont attachés à son succès savent qu'il faut aller vite, qu'il faut prendre des décisions. Mais ils demandent à ce que l'esprit du pôle soit respecté et que la concertation puisse s'opérer.Le comité stratégique et scientifique toujours pas constituéD'autres regrets viennent alourdir le climat. A ce chapitre, certains regrettent que le comité stratégique et scientifique n'ait pu encore être constitué. Il avait pourtant pour vocation de garantir l'équilibre entre les différents maillons de la chaîne de valeur du pôle SCS. En gros, la microélectronique (côté Marseille principalement), les télécoms et les logiciels (côté Sophia plus particulièrement). Or l'ensemble des projets labellisés, en terme de volumes financiers était très fortement marqué microélectronique. Il avait été envisagé de mettre en place ce comité en juin. Mais au vu de l'ordre du jour de mardi, il ne semble pas prévu de parler de cette question.Sujet qui fâche également : l'accès des PME au pôle. Les PME avaient applaudi aux déclarations du président du pôle SCS, le sénateur Laffitte qui demandait encore récemment "qu'une des conditions de labellisation des projets soit une participation minimale des PME" ("Indiscrétion" publiée dans la Tribune Bulletin Côte d'Azur du 28 avril). La même volonté avait par ailleurs été affirmée lors des réunions de Sophia Croissance, l'initiative (qui n'est pas encore une association) montée par des chefs d'entreprises azuréens pour justement avoir un accès dans les différents pôles de compétitivité dans lesquels la Côte d'Azur est impliquée. Mais pour l'instant, les PME n'ont pas encore vu de concrétisations de ces déclarations.Côté Côte d'Azur, la coupe s'est ainsi remplie peu à peu. Elle pourrait aussi commencer à déborder mardi. Jusqu'à présent, chacun a préféré "manger son chapeau" pour éviter de faire des vagues qui auraient pu ralentir la montée en puissance du pôle. Mais aujourd'hui, de plus de plus en plus de membres pensent qu'il est temps de redresser la barre et de revenir aux fondamentaux du concept : un projet partagé, où le mode collaboratif doit régner, avec des retombées qui puissent bénéficier équitablement en termes de financement et de création d'emplois aux différents maillons de la chaîne de valeur ainsi qu'aux différents territoires. Dans ce contexte la réunion du Conseil d'administration de mardi pourrait prendre des allures de réunion de la dernière chance.

Jean-Pierre  Largillet

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