Pôles de compétitivité : carton plein pour la Côte !

Posté mar 12/07/2005 - 00:00
Par admin

SCS (Solutions communicantes sécurisées) choisi comme l'un des six projets mondiaux, les projets de pôle mer, PASS (parfum), gestion des risques et photoniques labellisés : tous les projets PACA dans lesquels le département était impliqué ont été retenus.

Le projet PACA "Solutions communicantes et sécurisées" retenu ce matin par le Ciadt (Comité Interministériel d'Aménagement et de Développement du Territoire) comme l'un des six projets mondiaux : difficile d'espérer mieux. Il se retrouve ainsi en compagnie de Lyonbiopole (Rhône-Alpes), avec Grand Lyon (virologie); de System@TIC Paris Région (Ile-de-France) sur les Logiciels et systèmes complexes; de Minalogic (Rhône-Alpes) sur les nanotechnologies; du Projet aéronautique, espace, systèmes (Aquitaine, Midi-Pyrénées), autour de Toulouse; de Méditech Santé (Ile-de-France), sur la santé, notamment infectiologie et cancer."Solutions communicantes sécurisées" : du silicium aux usagesDans ce projet SCS de PACA (Provence-Alpes-Côte d'Azur), la Côte d'Azur avec Sophia Antipolis est particulièrement impliquée. Le projet de pôle qui avait été déposé le 28 février dernier avait été monté entre Sophia Antipolis et les Bouches-du-Rhône. L'association Telecom Valley y avait très largement participé avec, côté Bouches-du-Rhône, le CREMSI (Centre Régional d'Etude de Microélectronique sur le Silicium). Le projet avait été d'ailleurs présenté en mars à Sophia, au CICA (Centre international de communication avancée) par Jean-Marc Djian, alors président de la Telecom Valley et Laurent Roux, président du CREMSI.Considéré comme le favori parmi les onze projets présentés au titre de la PACA, "Solutions communicantes et sécurisées" fédère environ 80 projets distincts regroupant plus de 300 acteurs issus de l'industrie, des services, du monde académique ou des laboratoires de recherche. En matière d'emploi, SCS vise à passer en dix ans de 41.000 emplois directs en PACA sur ce secteur à 65.000. Soit, en considérant le haut niveau d'emplois induits dans ce type de secteur à forte vocation technologique, un enjeu de 85 à 100.000 emplois."SCS" présente ainsi plusieurs caractéristiques fortes qui ont sans doute contribué au choix du gouvernement. Il lie l'industrie, les services, l'université, la recherche publique et privée. Il réconcilie autour d'un objectif commun les Alpes-Maritimes et les Bouches-du-Rhône. SCS est loin de se limiter d'autre part à la microélectronique. Intitulé également du silicium aux usages, SCS joue la convergence entre les métiers et les marchés. Depuis quelques années en effet, les métiers de la microélectronique, des télécommunications, des logiciels, du multimédia convergent vers un marché global émergent des STIC (Sciences des Technologies de l'Information et des Communications) et des services associés. L'originalité du pôle SCS est aussi dans ce contexte, de couvrir l'intégralité de la chaîne de la valeur permettant, dans différents domaines, d'intégrer des matériels et des logiciels pour transmettre, échanger, traiter des informations de manière sécurisée et fiables.Le pôle Mer dans les projets à vocation mondialeUn deuxième pôle dans lequel le département des Alpes-Maritimes est fortement impliqué est celui de Mer, sécurité et sûreté. Tournant autour de Toulon, ce pôle a été retenu parmi les neuf projets à vocation mondiale. On trouve dans cette sélection également le Sea-Nergie (Bretagne), sur l'océanographie, la construction navale, la pêche. Quant aux trois autres pôles dans lequel le département était également partie prenante, ils se retrouvent dans les cinquante-deux projets à vocation nationale et régionale qui ont été sélectionnés. Il s'agit du PASS (Parfums, arômes, senteurs, saveurs) sur les produits cosmétiques et aromatiques monté autour de Grasse (mais curieusement porté par les Alpes de Haute-Provence); la Photonique (optoélectronique et photonique) et la gestion des risques, vulnérabilité (monté entre la Paca, et le Languedoc-Roussillon, pôle dans lequel on retrouve le projet de Centre international des technologies et des expertises de l'Environnement que monte le Club Hi Tech Côte d'Azur).Les sommes en jeu doublées : 1,5 milliard d'euros sur trois ansLa largeur de la sélection, va au-delà de ce qui avait été initialement avancé. Le changement s'est officiellement réalisé hier quand le gouvernement a arbitré entre deux tendances : celle du Premier ministre Dominique de Villepin qui souhaitait être plus sélectif pour mieux toucher l'excellence et celle de Nicolas Sarkozy, portée par Christian Estrosi, ministre délégué à l'Aménagement du Territoire, qui, au vu de la qualité des projets présentés demandait que la chance la plus large soit donnée à l'innovation. Hier, ainsi, il a été décidé de labelliser 67 projets. Pour éviter qu'en augmentant le nombre des pôles on en arrive au saupoudrage, les sommes mises en jeu ont été doublées, passant de 750 millions d'euros à 1,5 milliard d'euros sur trois ans.Les pôles a-t-il aussi été précisé bénéficieront d'exonérations fiscales et sociales (300 millions d'euros), de crédits des ministères (400 M€) et de financements des agences publiques de recherche et d'innovation (700 M€) reposant sur des "fonds de privatisation". Les 67 pôles retenus auront le même "statut juridique". En revanche ils recevront des aides proportionnellement à leur taille, et notamment à leurs effectifs en chercheurs (ce sont ces derniers qui seuls bénéficieront d'exonérations sociales).Les 15 pôles à forte "visibilité internationale" (les six projets mondiaux et les neuf projets à vocation mondiale) disposeront d'un "soutien particulier des agences" (Oséo, Agence pour l'innovation industrielle, Agence nationale de la Recherche...). Les premiers contrats de labellisation devraient être signés en septembre tandis que le lancement des 67 pôles serait "finalisé" lors d'un nouveau Ciadt en octobre. Une nouvelle politique industrielle ainsi vient d'être lancée en France. A travers les projets labellisés, elle devrait ouvrir un nouvel âge du high tech azuréen.

Jean-Pierre  Largillet

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