Présidence de l'UMP : l'imbroglio continue

Posté mer 21/11/2012 - 18:52
Par admin

Nouveau rebondissement cet après-midi. Les partisans de François Fillon, faisant état d'un oubli des voix des militants des DOM-TOM, revendiquent la victoire par 26 voix d'avance avec la réintégration de ces résultats d'outre-mer dans les comptes finaux. Dans les A-M., l'opposition locale ironise autour des soupçons de fraude électorales à Nice.

Un rebondissement dans l'incroyable feuilleton qui s'est ouvert depuis dimanche autour de l'élection du président de l'UMP : François Fillon a revendiqué une nouvelle fois la victoire cet après-midi. Selon ses partisans, il l'emporterait de 26 voix. La raison? Eric Ciotti, Laurent Wauquiez et Valérie Pécresse, l'ont donnée lors d'une conférence de presse : 1.304 militants des DOM-TOM (Wallis-et-Futuna, Mayotte et la Nouvelle-Calédonie) auraient été oubliés dans le compte final. Ils n'auraient pas vu leur vote pris en compte et demanderaient à la Cocoe, la commission d'arbitrage du scrutin, de rouvrir le dossier. En réintégrant ces résultats, on obtiendrait 88.004 contre 87.978. Un résultat encore plus serré (Jean-François Copé a été annoncé vainqueur lundi soir avec 98 voix d'avance).

Du même coup, l'ancien Premier ministre a demandé à Alain Juppé d'assurer de façon transitoire la direction de l'UMP à la place de Jean-François Copé. Cette demande, validée par 110 parlementaires UMP a été assortie d'une menace de scission en cas de refus. François Fillon a toutefois déclaré qu'il ne déposerait pas de recours contre le résultat de l'élection. Une nouvelle contestation qui a été repoussée par Jean-François Copé et le président de la commission électorale, Patrice Gélard.

Avant même ce nouvel épisode, la situation a suscité bien des brocards dans les rangs de l'opposition. Ainsi à Nice, dans une ville montrée du doigt suite à des accusations de fraude électorale, Patrick Allemand, chef de file PS, a ironisé : "A Nice, cette année, le carnaval était en avance !" Et de parler de la "Floride de l'UMP" en allusion au fameux duel Bush-Gore qui s'était joué au fil des recomptages en Floride. "Dans la première circonscription des Alpes-Maritimes (Nice-Est et Centre), la « Floride » de l’UMP, comment peut-on en trois décomptes, devant des dizaines de témoins et la presse, partir d’un décalage de plus 500 voix entre la liste d’émargements et le nombre de bulletins trouvés dans l’urne, pour parvenir à 90 bulletins d’écart au second décompte, puis à un seul bulletin au troisième ? C'est tout simplement invraisemblable", écrit Patrick Allemand

Pour Jean-Christophe Picard, président départemental du PRG, "le pire a eu lieu à Nice". "Comme pour un pays en voie de développement, on avait envie d’être indulgent…, écrit-il. "Mais, quand même : nous dire aujourd’hui que Jean-François Copé a été élu avec 98 voix d’avance, sur un total de 174 678, alors que le scrutin a été un bordel sans nom, c’est vraiment se moquer du monde !"

Et d'ajouter. "Sans surprise au regard des mauvaises habitudes prises en matière électorale, le pire a eu lieu à Nice, dans la 1ère circonscription plus précisément, où furent dénombrés 1 178 bulletins... pour 590 émargements ! Mais après de multiple recomptages, l’écart est miraculeusement redescendu à 128. Des faux électeurs ? Pas du tout, nous assure-t-on sans rire : juste des personnes qui ont oublié de signer. On suppose qu’il convient d’en déduire que les assesseurs présents étaient également distraits. Ce qui est considéré comme une fraude massive pour le reste de la France est donc jugé normal pour l’UMP 06. Le fameux « particularisme niçois », sans doute", conclut-il.

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