Prix agricoles en baisse et prix alimentaires en hausse : un paradoxe à expliquer

Posté lun 23/02/2009 - 10:15
Par admin

Pourquoi ce grand écart entre des prix agricoles qui baissent et des prix alimentaires qui montent ? La FNSEA et l’UFC-Que Choisir ont demandé une explication. La Fédération des syndicats agricoles et l'association de consommateurs ont ainsi envoyé en fin de semaine dernière, une lettre commune au ministre des Finances et au ministre de l’Agriculture, tutelles de l’Observatoire des prix et des marges, pour que toute la lumière soit faite sur le processus de formation des prix alimentaires.

 

"Depuis les 18 derniers mois, la hausse des prix alimentaires a atteint 5,7 %, apportant à elle seule un point supplémentaire d’inflation et réduisant d’autant le pouvoir d’achat des consommateurs, notamment les plus modestes", note l'UFC-Que Choisir. "Bien que certains attribuent cette hausse à la seule envolée des prix des matières premières agricoles, l’année 2008 devrait dans les faits se traduire par un recul de 15 % du revenu agricole, allant même jusqu’à 30% pour certains éleveurs". Un paradoxe qu'expliquent deux études récentes, selon l'association.

 

"En décembre, le rapport d’Eric Besson sur la formation des prix alimentaires a mis en lumière les marges importantes réalisées notamment au niveau de la distribution pour certains fruits et légumes, ainsi que pour la viande de porc". Fin janvier, l’UFC-Que Choisir a publié de son côté une étude "confirmant l’existence d’un écart grandissant sur les 18 dernières années entre les prix agricoles et les prix en rayon des viandes de boeuf, de porc et de volaille. "Ces écarts se sont créés principalement à la faveur des crises sanitaires : pendant que le prix de l’animal baissait, la distribution a conservé le niveau des prix en rayon pour maintenir ses profits. Alors que les prix agricoles sont en chute constante depuis dix mois, la stabilité des prix en rayon laisse présager une répétition de cet effet d’aubaine".

 

C’est pourquoi la FNSEA et l’UFC-Que Choisir demandent que l’Observatoire des prix et des marges :

  • étudie en urgence la construction des prix du lait, des fruits et légumes de saison, du jambon ainsi que des viandes fraîches de boeuf, de porc et de volaille,
  • quantifie et rende publiques les marges nettes réalisées à chaque étape de la filière et pour chaque circuit de commercialisation (grandes surfaces, hard discount, et petits détaillants),
  • assure un rôle d’alerte lorsque les marges progressent de manière inexpliquée.

 

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