Projet de SCOP Nice-Matin : les politiques se mobilisent

Posté lun 11/08/2014 - 09:00
Par admin

Après les soutiens de tous bord au projet de SCOP (Société coopérative et participative) des salariés du groupe Nice-Matin (Cécile Duflot, NKM, Marie-George Buffet, Christian Estrosi, Patrick Allemand…), c'est Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication qui a annoncé qu'elle recevrait mercredi les représentants des salariés de Nice-Matin.

Restés jusqu'à présent très discrets sur le dossier Nice-Matin, les politiques commencent à monter au créneau à travers un soutien au projet de reprise en SCOP (Société coopérative et participative) des salariés du groupe de presse. Ainsi, hier Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, a annoncé qu'elle recevrait des représentants des salariés du groupe Nice-Matin dans le courant de la semaine (elle a précisé lundi qu'il s'agirait de mercredi 13 août), et a souligné son intérêt pour le projet de coopérative des salariés. "Si plusieurs offres de reprise ont été faites, la solution portée par des salariés de création d'une société coopérative et participative (SCOP) mérite un examen attentif et sérieux", a-t-elle écrit dans un communiqué publié hier soir.

Cécile Duflot ouvre le ban

C'est l'ancienne ministre du logement, Cécile Duflot, députée EEV qui avait ouvert le ban des soutiens politiques en demandant aux personnes qui la suivent sur Twitter de faire un geste. "Beau projet : avec 5 € (ou plus) vous pouvez aider les salariés de @Nice_Matin à reprendre leur journal" avait-elle noté dans un tweet écrit peu après le lancement de la souscription mardi dernier.

Un peu plus tard, on apprenait que Nathalie Koscuisko-Morizet, députée UMP de l'Essonne, avait participé à la collecte pour aider au sauvetage du journal en perdition. "Quand on a vu que NKM avait fait chauffer sa CB pour nous ont relayé sur Tumblr.com les salariés de Nice Matin"

L'opération SCOP, portée par les réseaux sociaux, a commencé ainsi à mobiliser toutes les familles politiques. Le PS de la rue Solférino, à Paris, a publié un communiqué de soutien dans lequel il "salue cette démarche participative et lance un appel aux donateurs, à tous les lecteurs, afin d’aider ces salariés à sauver leur entreprise et sauvegarder des emplois dans un secteur de la presse papier en tension. Car il est important que la presse quotidienne régionale vive pour avoir une presse de qualité". Vendredi Marie-George Buffet, PC, a contribué personnellement et a accompagné son don de quelques mots : "pour que vive la presse et le pluralisme".

Le réveil des politiques locaux

Du côté des politiques locaux, Christian Estrosi (UMP), député-maire de Nice et président de la Métropole, est intervenu publiquement pour la première fois sur ce dossier, appelant  les Niçois à se mobiliser pour éviter la tragédie sociale. Sur son site Web, il explique pourquoi il ne s'est pas exprimé avant. "Je n’ai pas parlé lorsque l’on a annoncé les premières difficultés de Nice-Matin. Pourquoi? Parce que le rôle d'une collectivité partenaire est d'accompagner le journal dans son développement. Elle n'a pas à juger, au risque du soupçon de manipulation, la stratégie de l’actionnaire fût-elle mauvaise."

"Je n’ai pas parlé lorsqu’en pleine campagne municipale, un de mes adversaires politiques devenait PDG du journal. Pourquoi ? Parce que si je pressentais la supercherie, avérée d'ailleurs quelques semaines plus tard, je voulais donner toutes ses chances, même les plus improbables, à "notre" journal. Je n’ai pas parlé lorsque le redressement judiciaire a été annoncé. Pourquoi ? Parce qu'une collectivité n'a pas à favoriser tel ou tel repreneur potentiel, au risque du soupçon de collusion."

Côté PS local, Patrick Allemand a annoncé samedi dans un communiqué, le soutien de la Fédération 06 au projet des salariés et a lancé un appel aux donateurs "car il est important que la presse quotidienne régionale vive pour avoir une presse de qualité." Et d'ajouter "à ceux qui s’étonneraient de cette prise de position de soutien à un quotidien qui n’a pas forcément une bonne image à gauche, il faut répondre que ce projet représente au contraire l’espoir de construire un quotidien régional plus indépendant des uns et des autres et de renforcer ainsi la démocratie locale. Par ailleurs le projet de SCIC incarne une autre conception de la gestion financière d’une entreprise, plus participative, plus démocratique, plus humaine et plus conforme aux valeurs qui sont les nôtres que celles de la soumission aux forces de l’argent."

Une opération qui devient emblématique

Prochaine étape maintenant cette semaine avec Aurélie Filippetti qui recevra les représentants des salariés à son cabinet en présence des cabinets du ministre de l'Economie Arnaud Montebourg et du ministre du Travail François Rebsamen, "pour faire le point de la situation et examiner les modalités d'intervention de l'Etat pour préserver les perspectives d'emploi dans un secteur en grave crise". L'opération de SCOP lancée par les salariés prend désormais une tournure politique et, forcément, emblématique.

Quant à la souscription sur le site européen de crowdfunding Ulule.com, elle continue à monter en puissance avec ce matin, lundi 11 août, 131.350 euros récoltés soit 43% du montant souhaité de 300.000 euros.

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