Projets d'artistes : HALO, un cinéma flottant auto-alimenté en énergie

Posté mer 22/07/2009 - 15:20
Par admin

Projets d'artistes : HALO, un cinéma flottant auto-alimenté en énergie

Keïko Courdy et Jacques Parmel qui ont lancé et pilotent le projet Halo.

Ce sont souvent les peintres, écrivains, cinéastes et maintenant artistes numériques qui, dans le sillage des chercheurs, font avancer des technologies émergentes, les popularisent et les ouvrent au grand public. Par leur imagination, leur sens de la mise en scène, de la représentation, même si leurs projets paraissent parfois un peu fous, les artistes sont plus que quiconque capables de révéler de nouveaux usages, d'explorer les limites d'une technologie, de la marier avec d'autres ou encore d'en donner une vision emblématique. En ce sens, le projet de station autonome en énergie, HALO V.2 et V.3 est passionnant. Un projet que Keïko Courdy, et Jacques Parmel ont récemment présenté au Museaav à Nice ou encore au Salon Agora Einstein sur les Energies renouvelables à Sophia Antipolis.

Un cinéma autonome en énergie pour une performance en milieu marin

HALO est le nom du projet de cinéma auto-alimenté en énergie conçu par une artiste multimédia et metteur en scène française (Keïko Courdy), un illustrateur et peintre français fondu d'architectures utopistes (Jacques Parmel), et d'un professeur de l'UNSA spécialiste de "design sonore" (Luc Martinez). Sur un même concept, deux versions ont été tirées. La première est terrestre et plus facile à implémenter. La seconde, plus emblématique, est marine.

Il s'agit là d'une structure flottante autonome en énergie, pouvant recevoir du public pour une performance en milieu marin. "La structure stationne en mer à 300 m environ des côtes, explique Keïko Courdy. Il faut d'une part qu'elle soit facilement accessible pour les spectateurs et d'autre part qu'elle soit bien visible du rivage. Des capteurs solaires et une éolienne sont reliés à la station et l'alimentent en électricité pour les ordinateurs, projecteurs et lumières. Quant à la station, elle se compose d’un ponton d’accueil, d'un local technique, d'un vestiaire et d'un bassin couvert d’un dôme pour les projections interactives. L’espace central, sous le dôme, est semi-ouvert sur la mer".

"Tous les soirs pendant le temps de l’installation, le public accède à la structure par petit groupe en bateau par assistance électrique. Il revêt une combinaison étanche par-dessus ses vêtements (ce type de matériel est désormais disponible) et s’immerge dans le bassin. Il se laisse flotter dans l’eau de mer comme en apesanteur et regarde les images projetées à 360° dans le dôme. Le spectacle que nous proposons permet de faire l’expérience d’une simulation de voyage spatial et de regarder la planète de l’extérieur comme depuis un satellite en orbite. Les images montrent la terre en changement en temps réel avec des flux internet téléchargés du satellite européen Envisat et d’autres sites d’information scientifique ainsi que des images d’archives sur le dérèglement climatique".

L'expérience d'un voyage spatial

HALO v.3 propose ainsi l'expérience d'un voyage spatial, avec la terre vue de l’espace en temps réel et la recherche d'une sensation d'unité fondamentale entre l’homme et sa planète à travers un environnement propice à une méditation sur l’eau. Au-delà de ces sensations directes, avec son dispositif immersif et interactif, la station place le public face à la terre et offre une mise en perspective de l’impact de nos actions physiques quotidiennes sur l’environnement. C'est en tout cas ce qui est recherché par ce cinéma dont la construction se veut aussi exemplaire de la mise en œuvre d'une éthique en éco conception.

La V.3, c'est l'aboutissement. Le budget de ce projet, étant donné les contraintes du maritime, dépasse le million d'euros. D'où une étape intermédiaire avec HALO V.2 à sec. C'est une version terrestre de HALO V.3 en mer. Il s'agit d'une première étape prototype qui permet de commencer à travailler sur le dispositif énergétique ainsi que sur le développement du traitement interactif des images.

Un dispositif "terrestre" pour les festivals et places publiques

"Le dispositif est destiné à être montré dans les festivals sur des places publiques", poursuit Keïko Courdy. "Il est plus léger en tant que structure. La performance est plus courte et simplifiée. Le spectacle s'adresse à un nombre de personnes plus réduit. D'autre part l'aspect autonomie en énergie est mis en avant puisque le public va fournir par son activité physique l’énergie du spectacle. Différents systèmes de récupération d'énergies sont disposés autour de la tente-capsule et bien mis en évidence. Ils donnent lieu à différentes expériences (vélo, lit sauteur, rameur, énergie de la foule, éolien humain...). Comme dans la version en mer, les énergies solaires et éoliennes sont utilisées. Les panneaux photovoltaïques sont disposés sur le toit de la remorque."

"Le spectateur gagne à tour de rôle le droit d’assister au spectacle après avoir participé physiquement à la production de l’électricité. Le dispositif du spectacle est très simple : un ordinateur connecté à internet et un projecteur vidéo. Le tout est connecté aux batteries qui vont stocker l’énergie. En insistant sur la visibilité des différentes sources d'énergie et sur la participation du public à leur production, on renforce la prise de conscience du problème énergétique sur la planète aujourd’hui, tout en mettant en valeur le côté ludique des expériences". Ajoutons que tout le dispositif est nomade. Pour les déplacements, les différents modules sont regroupés dans la remorque qui peut être tractée, ou utiliser le "ferroutage".

Des partenariats déjà noués

L'association KI, structure de création transdisciplinaire qui pilote le projet s'est déjà associée quelques partenaires de choix : ESA (agence spatiale européenne à images satellite), POLE ICI, Industries de la Créativité et Innovation (Nice, Région PACA), CECN, centre des écritures contemporaines et numériques (Mons, Belgique) , Museaav (Nice), SAT (société des arts technologique), Montréal, CARMA, société de développement de nouveaux matériaux et études en éco-conception, (Sophia-Antipolis), ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). Elle continue aujourd'hui sa recherche de partenariat pour lancer d'abord son projet "terre" puis aborder dans un deuxième temps le volet "mer".

Contact

www.ki-keiko.net

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