Rachat de Lastminute.com : Sabre se renforce face à Amadeus

Posté ven 13/05/2005 - 00:00
Par admin

Le rachat du site de voyages en ligne par le groupe américain a deux incidences sur la Côte : une concurrence accrue avec notamment Amadeus, le plus gros employeur de Sophia, et une position plus forte à Nice, base d'Odysia (Travelocity), le site de voyages en ligne de Sabre.

Le rachat de Lastminute.com par l'américain Sabre à travers une offre de 577 millions de livres (843,2 millions d'euros) intéresse la Côte d'Azur sous deux aspects. Le premier, c'est celui de la bataille mondiale que se livrent pour la conquête du marché du voyage en ligne, quelques grands groupes dont Amadeus, le plus gros employeur de la technopole, qui est passé devant Sabre comme leader mondial des GDS (Global distribution system), ou encore deux autres grands groupes américains IAC Interactive (propriétaire des marques Expedia) et Cendant. Dans ce contexte, Amadeus avait racheté Karavel-Promovacances en février 2005 et auparavant Opodo, site de voyages en ligne, en juin 2004 pour 60 millions d'euros. Une bonne affaire si l'on en juge par le prix payé par Sabre pour Lastminute.com.De même, IAC de l'Américain Barry Diller avait racheté Expedia en 2001 et est devenu numéro 1 du voyage en ligne en France sous les marques Expedia, Hotels.com (racheté en 2003) et Voyages-sncf.com en France (pour 49,9 %) avec un volume d'affaires estimé de plus de 2 milliards d'euros. Quant à Lastminute.com, il avait lui-même avalé en 2000 le pionnier de la vente de voyage interactive, le français Degriftour qui avait lancé les ventes de dernière minutes sur Minitel.Le second aspect par laquelle la Côte d'Azur est intéressée par ce rachat, c'est le fait que Sabre est propriétaire du numéro deux américain du voyage en ligne Travelocity et que Travelocity, sous le nom d'Odysia a lancé fin 2004 la conquête du marché français au départ de Nice. Cela pour un raison simple : c'est à partir du rachat le 18 mars 2004 de la société VFinances, propriétaire du tour opérateur niçois Boomerang et de ses dix agences nationales que Travelocity a constitué la base de son offensive commerciale en France. Sabre qui estimait que le nom Travelocity pouvait prêter à confusion dans les pays latins avait alors choisi de partir sous le nom d'Odysia à partir de la structure montée par le niçois Boomerang ("Travelocity Europe : la conquête de la France démarre à Nice").Avec le rachat de Lastminute.com, Sabre devrait accentuer son offensive. Ironie du sort : Pierre Alzon qui en tant que directeur général de Degriftour avait accompagné un moment Lastminute.com après le rachat de la société en 2000 et avait quitté le groupe ensuite, est depuis avril directeur général de Travelocity France, se partageant entre Nice et Paris. Pierre Alzon se retrouvera ainsi de nouveau sous les couleurs de Sabre, aux côtés de Lasminute.com.

Jean-Pierre  Largillet

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