Reclassements d'Air Littoral : l'exemple peu convainquant d'Air Lib

Posté ven 20/02/2004 - 00:00
Par admin

Pour le ministère des Transports, 1.382 des salariés inscrits dans la cellule de reclassement (2.564 sur les 3.100) ont trouvé une solution. Un chiffre contesté par la CFDT qui parle de 834, tandis que sur Nice, seuls 23 employés d'Air Lib sur 81 ont pu retravailler.

Alors que l'on parle reclassement, les exemples d'Air Lib et d'Aeris ne sont pas là pour rassurer les quelques deux cents salariés d'Air Littoral basés à Nice et ceux qui, comme de nombreux pilotes, avaient choisi de vivre sur la Côte d'Azur. Au total, avant la mise en règlement judiciaire, la compagnie des gens du Sud employait quelque 350 personnes sur la plate-forme aéroportuaire azuréenne dont une bonne part serait concernée par le reclassement sur un aéroport qui souffre actuellement et offre donc peu de possibilités d'embauche.Des salariés qui, aussi, n'ont pas manqué d'aller regarder du côté de ce qui s'est passé pour leurs collèges d'Air Lib, compagnie liquidée début février 2003, il y a tout juste un an. Au niveau national, le ministère des Transports a annoncé qu'après dix mois de fonctionnement de la structure de reclassement gérée par le groupe BPI, à peine 53,9% des personnes qui y avaient adhérée (2.564 inscrits sur un ensemble de 3.100 salariés) avaient trouvé une solution. Soit au total 1.382 personnes, ce qui laissait près de 1.200 personnes sur le carreau, sans compter celles qui avaient opté pour rester en dehors de la cellule.Mais même ces chiffres, pourtant pas très favorables, sont contestés. La CFDT a fait savoir ce matin que selon sa propre comptabilité, seulement 834 salariés de la cellule de reclassement d'Air Lib avaient retrouvé un emploi stable en CDI à la fin janvier 2004 (soit 30,7%). Le syndicat signale d'autre part qu'une grande partie de ces reclassements s'est faite dans des conditions dégradées de statut de travail et de rémunération. Et Nice, selon l'enquête publiée hier par Nice-Matin, est encore bien en deçà, Air France n'ayant eu aucun poste à proposer sur la plate-forme : à peine 23 personnes sur 81 ont pu se recaser. Le quotidien régional signale d'ailleurs que huit mécaniciens, parmi ces 23 "recasés" travaillent dans des conditions précaires en faisant des "piges" sur les grands aéroports italiens de Rome et Milan et ne sont donc même pas en CDD et encore moins en CDI.Quant aux anciens d'Aeris (8 ex-Air Lib), ils ont fait un rapide retour à la case chômage hors deux d'entre eux qui ont été embauchés comme agents de renseignement à la CCI NCA. Difficile dans ces conditions pour le personnel niçois d'Air Littoral, d'adhérer les yeux fermés aux affirmations du ministre des Transports Dominique Bussereau indiquant que le gouvernement allait "tout faire pour reclasser le plus rapidement possible". Un discours déjà prononcé il y a un an pour Air Lib avec les résultats que maintenant l'on sait...

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