Recrutement : basse pression aux "Jeudis de l'informatique"

Posté mar 09/04/2002 - 00:00
Par admin

Le salon de l'emploi high tech, qui s'est tenu à Sophia Antipolis, a donné une idée de l'ampleur du retournement de situation. Si les candidats étaient toujours aussi nombreux, seules quelques SSII étaient au rendez-vous.

Le retournement du marché de l'emploi sur le bassin de Sophia ? Le salon de recrutement high tech organisé récemment au CICA en a donné toute l'ampleur. Une comparaison d'autant plus aisée avec la situation qui dominait l'an dernier qu'une première édition des Jeudis de l'informatique avait eu lieu à Nice une année auparavant. "A Nice Acropolis en 2001, nous avions rassemblé 35 sociétés exposantes qui recrutaient et nous avions eu 700 à 800 visiteurs" expliquait Pascale Barbier, de JBCOM, l'organisateur. "Cette année, nous avons reçu autant sinon plus de visiteurs. Mais en revanche, nous n'avons pu que difficilement rassembler huit sociétés exposantes, la plupart de grandes SSII (Société de services informatique et d'ingénierie). Nous avons pourtant fait un travail monstre. Mais même certains grands comptes qui continuent de recruter ne voulaient pas être présents car ils ne souhaitaient pas montrer qu'ils gardaient des postes ouverts alors qu'ils avaient pour la plupart des réductions d'effectifs en cours."Les jeunes diplômés souffrent le plus"L'an dernier, en mars 2001 sur Sophia, nous avions recensé 350 postes ouverts dans les NTIC, note Antoine Garcia, fondateur d'AG Consulting et l'un des exposants du salon. Cette année, soit fin mars 2002, le chiffre est tombé à 140 postes. La différence, c'est qu'aujourd'hui certaines sociétés embauchent encore, mais de manière beaucoup plus ponctuelle. Exemple avec Castify qui a embauché plus de 20 personnes l'an dernier et ne compte embaucher que 4 à 5 personnes cette année. Exemple également avec Amadeus. Du même coup, les rémunérations des informaticiens sont à la baisse (15% en moyenne). Un informaticien démarrait l'an dernier entre 190 et 230 KF par an. Aujourd'hui la fourchette s'est rétrécie : 190 à 210 KF."Ceux qui souffrent le plus actuellement, ce sont les jeunes diplômés. Il y a un an et demi, les entreprises de Sophia recrutaient 70% de jeunes diplômés et 30% de personnes confirmées. Actuellement, le rapport est de 40% de jeunes diplômés et 60% de confirmés. Les écoles d'informatique et de télécoms qui pendant un moment ont eu la chance de voir la plus grande partie de leur diplômés embauchés avant même la fin de leur scolarité demandent maintenant un accompagnement pour permettre à leurs élèves de mieux gérer leur recherche d'emploi."En dehors de la Côte d'Azur, les Jeudis de l'informatique offrent d'ailleurs une bonne vision de la situation qui prévaut actuellement dans les différents bassins de travail des régions françaises. "Ce qui est étonnant, a noté Pascale Barbier, c'est que nos salons de recrutement continuent à très bien marcher dans l'Ouest de la France et dans le Nord. A Lille, tous les stands ont été occupés, comme à Rennes et Nantes. Le salon a très bien fonctionné également à Strasbourg. Ici, à Sophia Antipolis, nous n'avons pu intéresser que des SSII et n'avons même pas pu amener un compte utilisateur, une entreprise qui recrutait directement pour elle."

Jean-Pierre  Largillet

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