Redressement judiciaire de la SNCM : le mécanisme est enclenché!

Posté mar 04/11/2014 - 08:25
Par admin

La première étape de ce qui est considéré par les syndicats comme un "toboggan de la mort pour la compagnie" a été franchie hier à Marseille. Lors d'un Comité d'entreprise, la direction a officiellement confirmé le dépôt de bilan aux salariés, la compagnie maritime ne pouvant assurer le remboursement anticipé de 117 M€ qu'ont réclamé officiellement vendredi ses actionnaires Transdev et Veolia.

La SNCM n'échappera pas cette fois à son cauchemar. Le mécanisme du redressement judiciaire de la Société nationale Corse Méditerranée a été bel et bien engagé vendredi, dès que ses actionnaires Transdev et Veolia ont officiellement demandé le remboursement anticipé de 117 millions d'euros. Une somme que la société est incapable de mobiliser. Hier, la première étape de ce qui est considéré par les syndicats comme un toboggan de la mort de la compagnie a été franchie. Lors d'un Comité d'entreprise, la direction a ainsi officiellement confirmé le dépôt de bilan aux salariés.

Le dossier de cessation de paiement devrait être déposé aujourd'hui mardi auprès du tribunal de commerce de Marseile, qui pourra décider soit d'un redressement judiciaire, soit dans le pire des cas, d'une liquidation pure et simple. L'issue qui peut être envisagée? Dans une affaire  aussi complexe, avec au centre la question du remboursement réclamé par l'Europe de 440 M€ d'aides de l'Etat, avec une forte connotation sociale (2.000 emplois directs en jeu dont 1.500 CDI) difficile de savoir si la SNCM est appelée à disparaître ou s'il elle pourra s'en sortir.

Cette sortie a été envisagée sous une forme allégée. Début octobre, la direction avait avancé un "périmètre à l'équilibre" comprenant de 800 à 1 000 emplois. C'est le plan "Poséidon", qui a été présenté lors d'une réunion de médiation. Il ne garde que six navires sur les huit actuels : quatre pour la délégation de service public de desserte de la Corse au départ de Marseille et deux autres pour la desserte du Maghreb. Du même coup, Nice et Toulon perdent leurs liaisons vers la Corse et la Sardaigne.

Concernant la possibilité d'une reprise, le PDG de Transdev, Jean-Marc Janaillac a affirmé hier sur France Info que cinq ou six repreneurs étaient intéressés par les actifs de la compagnie maritime et que plusieurs s'étaient déjà officiellement déclarés. Mais avant toute reprise, bien des points sont encore à éclaircir et notamment un point crucial touchant au remboursement des aides de l'Etat réclamé par l'Europe : la mise en redressement judiciaire efface-t-elle ou non l'ardoise pour le repreneur éventuel? Une question à 440 M€ qui pèse lourd et qui, pour l'instant, reste à trancher.

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